• Neurologie: des facteurs prédictifs de la persistance dans le temps de la négligence spatiale unilatérale ont été identifiés!____¤201501

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «White matter lesional predictors of chronic visual neglect: a longitudinal study» ont été publiés dans la revue Brain, a permis, grâce à des observations sur un groupe de patients de l'évolution de la négligence spatiale unilatérale, d'identifier des facteurs prédictifs de sa persistance. 

     

    Les personnes atteintes du trouble de «la 'négligence spatiale unilatérale' encore connue sous le terme d' héminégligence» agissent «comme si elles ignoraient la moitié gauche du monde». Ce trouble, qui «survient essentiellement après une lésion de l'hémisphère droit du cerveau, par exemple suite à un AVC (accident vasculaire cérébral)», en aggrave le handicap «en gênant la rééducation et la récupération».

     

    Plus précisément, «en phase aiguë d’un AVC survenant dans l’hémisphère droit, la grande majorité des patients présente des signes de négligence gauche (la partie gauche de notre corps fonctionnant avec l'hémisphère droit et vice versa)».

     

    Ils se comportent alors «comme si la moitié gauche du monde n’existait plus» de sorte qu'ils «ne mangent pas ce qui se trouve dans la moitié gauche de l’assiette, se cognent dans les meubles situés à gauche, ne se rasent ou ne se maquillent pas la partie gauche du visage». De plus, ils récupèrent «moins bien de leurs déficits moteurs que les patients touchés à l'hémisphère gauche.

     

    Comme au moins un tiers des patients présentant ce trouble en phase aiguë continuent «à en présenter les signes plus d’un an après leur lésion» alors que certains récupèrent avec le temps, il est essentiel d'identifier «les facteurs prédictifs de la persistance de la négligence, afin de proposer une rééducation adaptée aux patients chez lesquels ce trouble risque de devenir chronique».



    Dans le cadre de l'étude ici présentée, l’évolution de la négligence dans le temps a été suivie «chez 45 patients avec lésions vasculaires de l’hémisphère droit». Grâce à «des méthodes avancées d’imagerie par résonance magnétique», les deux hémisphères et l'état des fibres de substance blanche, «qui permettent aux différentes régions du cerveau de communiquer entre elles», ont été observés.

     

    Il est ainsi apparu que «tous les patients négligents avaient des atteintes dans les voies de communications entre la partie antérieure et la partie postérieure de l’hémisphère droit». En outre, «les patients avec négligence persistante plus d’un an après la lésion» présentaient de surcroît «une atteinte de la partie postérieure du corps calleux, la connexion qui permet aux deux hémisphères de communiquer entre eux».

     

    En conséquence, comme «l’hémisphère gauche (sain) doit donc pouvoir communiquer avec l’hémisphère lésé (droit), afin d’apprendre à compenser les déficits visuo-spatiaux provoqués par la lésion cérébrale», les patients avec atteinte du corps calleux qui «sont à risque de négligence chronique» devraient «bénéficier d’un accès prioritaire aux traitements de rééducation».

     

    En effet, ce travail, qui «montre que les deux hémisphères peuvent en partie se compenser l'un l'autre en cas de lésion, grâce à des mécanismes, dits de 'plasticité cérébrale', encore peu connus» suggère que cette compensation doit se faire lorsque les deux hémisphères 'se parlent' encore «via des connexions – faisceaux de matière blanche formés par les prolongements des neurones – non lésées».

     

     


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