• Neurologie : des neurones de deux régions du cortex frontal mésial jouent un rôle central dans la prise de décision en situation de doute! ____¤202207

     

    Une étude, dont les résultats intitulés « Check or Go? Impact of doubt on the hierarchical organization of the medio-frontal area » ont été publiés dans la revue Biological Psychiatry, a permis de démontrer le rôle central des neurones de deux régions du cortex frontal mésial dans la prise de décision en situation de doute. L'observation d'une collaboration étroite et versatile entre ces structures « ouvre la voie à une meilleure compréhension de l’initiation des mouvements volontaires en situations normale et pathologiques ».



    Relevons tout d'abord que « l’initiation des mouvements volontaires est sous la double dépendance d’informations en provenance de l’environnement extérieur, et d’informations internes, reflétant l’état central du sujet ». Parmi les aires corticales associées au contrôle de l’action, « deux régions contiguës du cortex frontal mésial, l’aire motrice pré-supplémentaire (pré-SMA) et l’aire motrice cingulaire rostrale (CMAr), ont été tour à tour impliquées dans l’initiation de l’action sur la base d’indices internes ou externes sans qu’une fonction précise leur soit clairement assignée ».



    Dans ce contexte, l'étude ici présentée, relayée par l' INSB a utilisé une tâche complexe afin « de comparer l'activité neuronale de ces deux aires corticales lors du traitement de l'un et l'autre type d’information chez des primates non-humains ». Les résultats de ce test comportemental (« Check-or-Go » task), qui comporte « deux phases décisionnelles successives comprenant la discrimination d’un stimulus visuel ambigu (information externe) suivie de la confirmation de ce premier choix ou de sa vérification en cas de doute (information interne) », indiquent « que les animaux sont capables d’initier spontanément des comportements de vérification directement corrélés au niveau de doute modulé par le protocole expérimental ».



    Cette étude constate « l’implication de pré-SMA et CMAr dans l’ensemble du processus décisionnel ». Cependant, « il n'existe pas d'organisation hiérarchique fixe entre ces deux structures, mais une 'hiérarchie mouvante' qui est mise en place en fonction du contexte : alors que pré-SMA exerce un rôle prédominant dans les décisions perceptives, CMAr contrôle les décisions internes quand elles sont associées à l’émergence d’un doute ».



    En fin de compte, cette découverte, qui « ouvre de nouvelles perspectives sur la compréhension de l'organisation corticale », éclaire « des résultats parfois surprenants obtenus en conditions pathophysiologiques ». Par exemple, du fait que « l'activation de CMAr a été démontrée lors de la commission d'erreur chez les sujets sains alors que chez les patients souffrant de troubles obsessionnels compulsifs, l'activation devient plus dorsale et concerne principalement pré-SMA », il se pourrait qu'une perturbation ou une trop grande rigidité de cette organisation hiérarchique subtile soit à l’origine d’un contrôle anormal de l’action et participe « à l’émergence de manifestations comportementales mal-adaptatives rencontrées dans plusieurs pathologies de la décision ».

     

     


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