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Neurologie: des taux élevés d’un phtalate (DEHP) dans le liquide céphalo-rachidien de patients atteints de maladie à Corps de Lewy ont été mis en évidence! ____¤202008
Une étude, dont les résultats intitulés «Environmental exposure to phthalates and dementia with Lewy bodies: contribution of metabolomics» ont été publiés dans la revue Journal of Neurology Neurosurgery & Psychiatry, a permis de mettre en évidence des taux élevés d’un phtalate (DEHP) dans le liquide céphalo-rachidien des patients atteints de maladie à Corps de Lewy (MCL), seconde cause de démence neurodégénérative.
Relevons tout d'abord que «les facteurs génétiques ne permettent pas d’expliquer à eux seuls le développement des maladies neurodégénératives»: ainsi, «l'implication des pesticides est maintenant clairement démontrée dans le développement de la maladie de Parkinson».
Dans ce contexte, l'étude ici présentée a «cherché à mettre en évidence la présence de micropolluants dans le système nerveux central de patients atteints de la maladie à Corps de Lewy (MCL), seconde cause de démence neurodégénérative après la maladie d’Alzheimer (MA)», qui «est une affection dont les mécanismes sont très proches de ceux de la maladie de Parkinson».
Pour cela , «le liquide céphalo-rachidien (LCR), liquide baignant le système nerveux central, a été prélevé par ponction lombaire chez les patients atteints de MCL et de MA dans le cadre d’une étude clinique permettant de caractériser le plus précisément possible leur pathologie» et «les petites molécules (appelées métabolites ou métabolome), présentes dans le liquide céphalo-rachidien, ont été analysées par chromatographie couplée à la spectrométrie de masse, technique d’analyse permettant la détection et la quantification des micropolluants».
Si cette analyse «dite de métabolomique (analyse systématique du métabolome ou petites molécules) n’a pas permis de mettre en évidence des taux anormaux de pesticides dans le LCR des patients atteints de MCL», elle a détecté un plastifiant, le phtalate deux bis (2-éthylhexyle) ou DEHP, «à des concentrations significativement plus élevées dans le LCR des patients atteints de MCL».
Notons ici que «le DEHP, comme d’autres phtalates, est une molécule omniprésente dans notre environnement»: en effet, «utilisé notamment comme plastifiant, il est retrouvé dans les matériaux de construction et d’ameublement, de nombreux produits ménagers, les emballages de produits alimentaires et de boissons, les produits cosmétiques, les jouets, le matériel médical, etc.».
Des effets nocifs de ce micropolluant, «déjà connu pour ses effets toxiques sur les systèmes endocrinien et reproducteur (perturbateur endocrinien)», ont été soupçonnés sur le système nerveux central, «en particulier au cours du développement neuropsychologique des enfants (troubles neurocognitifs et autistiques)». De plus, le DEHP provoque «une perturbation de la régulation du système nerveux autonome, ce qui est également une particularité de la MCL» et il entraîne des troubles neuropsychiatriques chez l’animal.
Rappelons que la maladie à corps de Lewy se caractérise par l'accumulation de dépôts anormaux de la protéine alpha-synucléine, des dépôts appelés 'corps de Lewy' se formant à l'intérieur des neurones. De ce fait, on recherche, depuis de nombreuses années, un microorganisme, une toxine ou un micropolluant «susceptible d’induire ou de favoriser l’agrégation de cette protéine».
Comme de nombreuses publications ont montré que le DEHP entre dans l’organisme «par inhalation, voie digestive ou voie transcutanée», il faut désormais «montrer que le DEHP est capable d’induire une lésion initiale sous la forme de l’agrégation d’alpha-synucléine» qui pourrait se disséminer «de proche en proche pour atteindre le système nerveux central, de manière similaire à la propagation des prions».
Tags : Neurologie, 2020, démence, alpha-synucléine, Lewy, Journal of Neurology Neurosurgery & Psychiatry, MCL, phtalates, DEHP, plastifiants, polluants
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