• Neurologie: l'acétylcholine joue un rôle primordial dans la modulation des comportements d'exploration de l'environnement en situation d'incertitude!____¤201601

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Nicotinic receptors in the ventral tegmental area promote uncertainty-seeking» ont été publiés dans la revue Nature neuroscience, a permis de mettre en évidence le rôle primordial joué par l'acétylcholine, un neurotransmetteur, dans la modulation des comportements d'exploration de l'environnement en situation d'incertitude, alors que, jusqu'ici, «la manière dont l'évaluation de l'incertitude était régulée restait méconnue».

     

    Pour y parvenir, «une expérience chez la souris permettant une analyse fine de ces comportements» a été mise au point. Dans une première étape, les souris sont placées «dans une arène constituée de trois zones, chacune d'elle étant corrélée à l'obtention d'une récompense» sans pouvoir «obtenir deux récompenses consécutivement dans la même zone». De ce fait, «les souris ont vite appris à se déplacer de zone en zone pour obtenir une récompense».

     

    Dans une deuxième étape, la réaction les souris ayant acquis ce comportement a été observée «en situation d'incertitude». Pour la créer, à chaque zone a été associée «une probabilité différente d'obtenir une récompense» : pour la zone A, cette probabilité était de «100% (soit la possibilité de recevoir une récompense à chaque fois, mais pas de manière consécutive)», pour la zone B elle était de 50% et pour la zone C elle était 25%.

     

    Il est ainsi apparu que les souris ont été «particulièrement motivées à se déplacer en zone B, celle associée à une incertitude maximale (50% de chance de ne pas avoir de récompense et 50% de chance d'en avoir une)», ce qui laisse penser «qu'elles accordent une valeur positive à l'incertitude» (autrement dit, «elles attribuent une valeur à l'information, qui les pousse à être curieuses et à explorer leur environnement»).

     

    Pour explorer «les mécanismes moléculaires sous-tendant ce type de comportement», l'étude a alors «testé des souris dépourvues du gène codant pour une sous-unité des récepteurs nicotiniques à l'acétylcholine» (l'acétylcholine est un neurotransmetteur impliqué notamment «dans la mémoire, l'apprentissage, l'attention et l'état de vigilance»).

     

    Il a été ainsi observé que ces souris, qui «ont été capables d'apprendre à chercher les récompenses dans l'arène», n'étaient pas motivées «à se déplacer en zone incertaine (zone B) lors de la deuxième étape de l'expérience». Par contre, «la valeur positive de l'incertitude a été restaurée» chez ces rongeurs lorsque la sous-unité a été à nouveau introduite «dans un noyau dopaminergique (l'aire tegmentale ventrale) de ces souris».

     

    Ces observations prouvent «le rôle de l'acétylcholine dans la motivation induite spécifiquement par l'incertitude du résultat». Comme «ce neurotransmetteur n'intervient pas dans la motivation pour obtenir des récompenses», la motivation intrinsèque à explorer l'inconnu serait «dépendante du système de contrôle cholinergique des neurones dopaminergiques» («un noyau dopaminergique comprend des neurones qui délivrent la dopamine, un autre neurotransmetteur du cerveau, impliqué dans de nombreuses fonctions essentielles chez l'homme, comme le contrôle moteur, l'attention, la motivation, la mémoire et la cognition»).

     

    Ces recherches «pourraient permettre de mieux comprendre certaines maladies psychiatriques», car elles suggèrent «un lien neuronal possible entre l'addiction au tabac (la nicotine agissant sur les récepteurs nicotiniques des neurones dopaminergiques) et l'addiction au jeu pathologique».

     

     

     


    Tags Tags : , , , , , , , , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :