• Neurologie: l’existence d’une plus grande créativité chez les patients atteints de narcolepsie a été mise en évidence! ____¤201906

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Increased creative thinking in narcolepsy» ont été publiés dans la revue Brain, a permis de mettre en évidence l’existence d’une plus grande créativité chez les patients atteints de narcolepsie et de suggérer un lien entre une phase du sommeil particulière, le sommeil paradoxal, et les capacités créatives.

     

    Rappelons tout d'abord que «la narcolepsie est un trouble rare du sommeil qui touche environ 0.02% de la population générale» et qui est «caractérisé par des phases de sommeil incontrôlables». La particularité de ces endormissements est «de débuter souvent immédiatement par une phase de sommeil particulière, le sommeil paradoxal, une situation impossible à rencontrer en temps normal», car, alors que «notre sommeil est composé de plusieurs phases», le sommeil paradoxal étant «systématiquement précédé d’une phase de sommeil lent», il faut «en général dormir au moins une heure avant d’accéder à ce sommeil particulier».

     

    Pour sa part, l'étude ici présentée a testé «les capacités créatives de 185 personnes narcoleptiques et de 126 individus contrôles». Relevons ici que «définir et mesurer la créativité n’est pas une tâche aisée». Elle peut être définie en neuroscience «comme la capacité à produire quelque chose d’à la fois original et adapté à des contraintes» et, «pour l’évaluer et obtenir la mesure la plus complète possible», l'étude a fait appel à deux méthodes.

     

    D'un part, a été utilisée «une mesure 'subjective' à base de questionnaires de créativité chez 185 sujets narcoleptiques et 126 sujets contrôles» («un test 'de profils créatifs' axé sur la personnalité et le profil créatif, et un test 'd’accomplissement créatif' portant sur les réalisations personnelles des participants dans différents domaines des arts et des sciences, de l’écriture au cinéma, en passant par l’humour, la cuisine ou encore l’architecture»).

     

    D'autre part, une mesure 'objective' de la performance créative a été effectuée chez 30 patients et 30 contrôles «grâce à un test 'papier crayon' durant deux heures, appelé EPoC (Evaluation du Potentiel Créatif)», qui «évalue les deux grandes dimensions de la créativité: la pensée divergente qui demande, à partir d’un stimulus, de générer le plus de réponses possibles; et la pensée convergente, qui requiert d’intégrer plusieurs objets dans une seule et même production, cohérente et originale».

     

    Au bout du compte, «les individus narcoleptiques ont globalement obtenu des scores plus élevés que les sujets contrôles, aussi bien aux mesures objectives que subjectives». Cependant, «si les sujets narcoleptiques obtenaient des scores plus élevés que les sujets contrôles, seule une partie d’entre eux sortait vraiment du lot en matière d’accomplissement créatif». En outre, «parmi les personnes narcoleptiques, le sous-groupe des rêveurs lucides» a obtenu «les scores les plus élevés au test de profils créatifs, suggérant un rôle du rêve dans les capacités créatives».

     

    En fait, «cette créativité accrue pourrait s’expliquer par l’accès privilégié au sommeil paradoxal et aux rêves dont bénéficient les personnes narcoleptiques et qui leur donne l’occasion 'd’incuber' leurs idées lors de siestes brèves pendant la journée», ce qui constitue «un argument fort pour dire que l’accès régulier au sommeil paradoxal et aux rêves favorise la créativité».

     

    En tout cas, c'est la première fois qu'on montre «que les sujets narcoleptiques sont meilleurs que la moyenne dans un domaine aussi important que la créativité», ce qui apporte «par la même une note positive à cette maladie difficile à vivre».

     

     


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