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Neurologie: la découverte de l'implication d'une zone du cerveau dans la 'vérification' ouvre de nouvelles pistes pour traiter les TOC qui touchent 2 à 3 % de la population!____¤201609
Une étude, dont les résultats intitulés «Specific frontal neural dynamics contribute to decisions to check» ont été publiés dans la revue Nature Communications, a permis de lever une part du mystère concernant les vérifications à répétition des patients atteints de TOC (troubles obsessionnels compulsifs) en dévoilant qu'une zone du cerveau appelée cortex cingulaire constitue le 'chef d'orchestre de la vérification'.
Pour parvenir à identifier cette zone, l'activité de 411 neurones dans deux régions du cortex frontal de macaques, a été enregistrée: ces régions «connues pour leur implication dans la prise de décision sont le cortex cingulaire moyen et le cortex préfrontal latéral.
L'expérience consistait à inviter les singes à faire une vérification dans le cadre du protocole suivant: «à chaque essai, l'animal peut choisir soit de travailler à une tâche de mémorisation visuelle, soit de vérifier une jauge qui indique combien de temps il faut attendre avant de pouvoir récupérer une récompense (en l'occurrence, du jus de fruit)» sachant que la jauge grimpe en enchaînant correctement les étapes de la tâche de mémorisation.
Il est ainsi apparu que «lorsque les macaques vérifient le niveau de la jauge, les neurones du cortex cingulaire s'activent, puis, environ 500 millisecondes plus tard, ceux du cortex préfrontal latéral, zone située plus en amont du cerveau».
De plus, il a été possible à l'aide d'outils statistiques de pointe «capables d'analyser en détail l’information contenue dans les décharges neuronales», de «prédire correctement l'imminence d'une vérification... jusqu'à une seconde avant que les singes effectuent le mouvement pour vérifier le niveau de la jauge» (il faut souligner «que ces voies neuronales sont différentes de celles intervenant dans d'autres types de décisions, par exemple lorsque les macaques décident d'appuyer sur un bouton pour répondre à une question du test de mémoire visuelle»).
Comme «un dérèglement du mécanisme cérébral découvert pourrait expliquer les vérifications à répétition des patients atteints de TOC» du fait que, par ailleurs, certaines études ont montré «une altération du cortex cingulaire chez ces malades», ces résultats ouvrent «de nouvelles pistes pour traiter les TOC (troubles obsessionnels compulsifs), touchant 2 à 3 % de la population».
Tags : Neurologie, médecine, 2016, Nature Communications, cerveau, cortex, cortex cingulaire, neurones, vérification, jauge, TOC, macaques, mémorisation
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