• Neurologie: le bixafen, un fongicide utilisé par les agriculteurs, provoque de sévères anomalies du développement du système nerveux central de l’embryon de poisson zèbre!____¤202011

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Bixafen, a succinate dehydrogenase inhibitor fungicide, causes microcephaly and motor neuron axon defects during development» ont été publiés dans la revue Chemosphere, a permis de montrer que le bixafen, un SDHI fongicide très largement utilisé par les agriculteurs européens, est neurotoxique in vivo et provoque de sévères anomalies du développement du système nerveux central de l’embryon de poisson zèbre, en particulier, une atrophie du cerveau et une désorganisation des fibres nerveuses de la moelle épinière.

     

    Relevons tout d'abord que «pour lutter contre les moisissures et les champignons qui constituent une menace importante pour les producteurs de céréales, tant au niveau de la baisse des rendements, qu'à celui d'un possible danger sanitaire, de nombreux produits fongicides sont disponibles sur le marché».

     

    Parmi ceux-ci, figure le bixafen, «un composé qui est présent dans de nombreuses préparations phytosanitaires à destination des agriculteurs européens depuis 2011». Le bixafen «appartient à une nouvelle génération d’inhibiteurs de la succinate déshydrogénase, ou SDHI, des substances qui détruisent les organismes nuisibles en bloquant la succinate déshydrogénase (SDH), une enzyme mitochondriale essentielle pour la respiration des cellules».

     

    D'après une étude récente, le bixafen, «qui fait partie des SDHI fongicides de nouvelle génération», inhibe «avec une grande efficacité in vitro la SDH de différentes espèces animales comme l'abeille, le ver de terre et l'être humain» sans présenter de spécificité d'espèce. De ce fait, «ces produits ne peuvent plus être considérés comme des fongicides, mais comme des biocides capables de bloquer la respiration cellulaire de tous les organismes possédant des mitochondries, soit l’ensemble des organismes eucaryotes».

     

    Dans ce contexte, l'étude ici présentée a été entreprise pour analyser «les effets de cette molécule sur le développement du système nerveux de l’embryon de poisson zèbre (zebrafish), un modèle vertébré de plus en plus utilisé pour les études de toxicologie».

     

    Pour observer «le développement du système nerveux des embryons préalablement exposés au bixafen et mettre ainsi en évidence d'éventuelles anomalies», des techniques «de microscopie quantitative et de reconstruction d'images en 3D, ainsi que des lignées de poissons transgéniques exprimant des marqueurs neuronaux fluorescents qui peuvent être observés in vivo et qui permettent ainsi de visualiser dans leur intégralité, soit le cerveau, soit la moelle épinière des embryons».

     

    Il est ainsi apparu «que l’exposition des embryons de poisson zèbre au bixafen entraine des défauts importants au niveau de leur système nerveux et, en particulier, une diminution de la taille du cerveau, ou microcéphalie, ainsi qu’une désorganisation des motoneurones de la moelle épinière et de leurs axones».

     

    Au bout du compte, cette étude, qui «démontre que le bixafen est neurotoxique in vivo et provoque des défauts du développement du système nerveux central de l'embryon de poisson zèbre, un vertébré qui est génétiquement et physiologiquement proche de l’être humain», repose «le problème de la toxicité environnementale de ce composé biocide et, d’une manière plus générale, de celle des SDHI».

     

     


    Tags Tags : , , , , , , , , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :