• Neurologie: le rôle clé, chez la souris, d’un groupe de neurones situés dans un organe olfactif dédié à la détection des signaux chimiques, a été mis en évidence!____¤201903

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Central role of G protein Gαi2 and Gαi2+ vomeronasal neurons in balancing territorial and infant-directed aggression of male mice» ont été publiés dans la revue PNAS, a permis, en analysant chez la souris le comportement d’agressivité de mâles, d’abord entre eux (agressivité territoriale) puis vis-à-vis des nouveau-nés dont ils ne sont pas les pères, de mettre en évidence le rôle clé d’un groupe de neurones situés dans un organe olfactif dédié à la détection des signaux chimiques.

     

    Rappelons tout d'abord que «chez de nombreuses espèces, les comportements sociaux tels que la reproduction ou l’agression sont médiés par des signaux chimiques, notamment les phéromones». En ce qui concerne les souris, «ces informations olfactives sont détectées au niveau de l’organe voméronasal, un groupe de neurones sensoriels situés au niveau du nez de l’animal». Concrètement chez la souris, «environ 400 gènes codent pour des récepteurs chimiosensoriels au niveau de cet organe voméronasal».

     

    Alors que les propriétés fonctionnelles de ces récepteurs chez la souris «et la manière dont les neurones sensoriels convertissent l’information restent encore peu connues», l'étude ici présentée, en vue de «décrypter les circuits neuronaux des comportements d’agression chez des souris», s'est intéressée «aux comportements et à l’activité neuronale de souris portant une mutation au niveau d’une protéine (Gαi2) liée à certains récepteurs olfactifs exprimés dans un groupe de neurones de l’organe voméronasal». Deux types de comportements ont été analysés chez ces souris mâles: «l’agression territoriale entre mâles et le comportement d’agression vis-à-vis des nouveau-nés (dont ils ne sont pas les pères)».

     

    Il a ainsi été mis en évidence, «chez les animaux sans la protéine fonctionnelle Gαi2», une «augmentation du comportement d’agression entre mâles (concordant avec une augmentation de l’activité cérébrale dans d’autres régions du cerveauamygdale médiane, noyau du lit de la strie terminale, septum latéral)» et par ailleurs «une diminution du comportement d’agressivité des mâles vis-à-vis des nouveau-nés (en même temps qu’une diminution de l’activité des neurones dans l’amygdale médiane et qu’une augmentation dans la région préoptique médiane, laquelle est impliquée dans la mise en place des comportements parentaux)».

     

    Autrement dit, «plutôt que de rejeter les petits dont ils ne sont pas les parents, les souris mâles, chez qui la protéine Gαi2 n’est pas fonctionnelle, ont un comportement protecteur: ils les lèchent et les ramènent au nid».

     

    Au bout du compte, cette étude démontre pour la première fois «que les informations olfactives qui régulent deux types d’agressions (territoriale et vis-à-vis des nouveau-nés) sont orchestrées par une sous-population de neurones chimiosensoriels (exprimant la protéine Gαi2) situés dans l’organe voméronasal des souris», une régulation qui «se traduit par l’activation de circuits neurobiologiques distincts». Cette étude ouvre ainsi la voie «à l’identification des circuits neuronaux contrôlant les comportements agressifs» et «à la compréhension du décodage cérébral des informations olfactives».

     

     


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