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Neurologie: le suivi de patients âgés en moyenne de 76 ans, ayant des lésions Alzheimer sans impact sur le comportement, suggère l'existence d’une réserve cognitive importante!____¤201803
Une étude, dont les résultats intitulés «Cognitive and neuroimaging parameters and brain amyloidosis in individuals at risk of Alzheimer's disease (INSIGHT-preAD): a longitudinal observational study» ont été publiés dans la revue Lancet Neurology, a permis de montrer, à 30 mois de suivi de patients âgés en moyenne de 76 ans, que la présence de lésions amyloïdes (lésions Alzheimer) n'a pas d'impact sur la cognition et le comportement des sujets qui en sont porteurs. Le fait que la progression vers la maladie d’Alzheimer soit faible, témoigne donc d’une réserve cognitive importante pour ce type de population.
Rappelons tout d'abord que INSIGHT-preAD (pour 'INveStIGation of AlzHeimer’s PredicTors in subjective memory complainers - Pre Alzheimer’s disease') «vise à observer chez des sujets âgés de plus de 70 ans, bien portants et sans trouble cognitif, les facteurs de développement de la maladie d'Alzheimer».
Plus précisément, cette recherche «s’appuie sur le suivi longitudinal (dans le temps) d’une cohorte active, lancée en mai 2013 à la Pitié-Salpêtrière AP-HP, de 318 patients volontaires âgés de plus de 70 ans, avec une plainte de mémoire subjective mais dont les performances cognitives et mnésiques sont normales».
En fait, elle a été entreprise parce que «les médicaments actuellement en développement dans le traitement de la maladie d’Alzheimer montrent une efficacité significative sur les lésions cérébrales des patients, sans toutefois réduire de manière conjointe les symptômes»: cela laissait supposer que les essais thérapeutiques seraient «réalisés trop tardivement, chez des patients trop avancés dans la maladie», d'où «l’idée de tester l’efficacité des traitements de façon plus précoce».
Les participants de l'étude «ont accepté au départ que l’on détermine la présence ou non de lésions de la maladie d’Alzheimer (lésions dites « amyloïdes ») dans leur cerveau grâce à un examen d’imagerie». Il est ainsi apparu que «28% d’entre eux étaient porteurs de lésions même s’ils n’en présentaient à ce stade aucun facteur».
Autrement dit, «à leur entrée dans l’étude INSIGHT-preAD, aucune différence n’était observée entre les sujets amyloïdes positifs et amyloïdes négatifs dans les tests cognitifs (mémoire, langage, orientation), fonctionnels et comportementaux» et «aucune différence n’était observée entre les sous-groupes dans l’intensité de la plainte de mémoire, ni en neuro-imagerie structurelle (IRM) ou métabolique (PET-FDG)».
L’étude INSIGHT-preAD, qui comporte «un suivi avec bilan neuropsychologique, électroencéphalogramme et actigraphie tous les ans, ainsi que des prélèvements sanguins (pour la recherche de biomarqueurs) et des examens de neuro-imagerie (IRM, PET-FDG et PET-amyloïde) tous les deux ans», a procédé à l'analyse de «l’ensemble des données recueillies au démarrage de l’étude et à deux ans, en plus d’une évaluation clinique des sujets volontaires à 30 mois de suivi».
Alors qu'aucun «changement significatif entre les sujets amyloïdes positifs et ceux négatifs pour l’ensemble des marqueurs (comportementaux, cognitifs, fonctionnels) observés ainsi qu’en neuro-imagerie» n'était notable, l’électroencéphalogramme a mis en évidence chez les patients porteurs de lésions «une modification de l’activité électrique des régions antérieures de leur cerveau, notamment frontales, pour un maintien de leurs performances intellectuelles et mnésiques».
Notons ici qu'à deux ans et demi de suivi, «seuls quatre sujets ont progressé vers la maladie d’Alzheimer». Cependant, ces patients présentaient à leur entrée dans l’étude, «des facteurs prédictifs, comme un âge plus avancé, une concentration de lésions amyloïdes plus élevée et un volume hippocampique diminué».
Comme l'ensemble de ces éléments montrent «que la présence de lésions amyloïdes cérébrales ne s’accompagne pas de modifications cognitives, morphologiques, métaboliques ou fonctionnelles chez les patients porteurs de ces lésions», il existe probablement des «mécanismes de compensation confortés par les modifications électro-encéphalographiques observées». En vue de «déterminer si ce constat se vérifie toujours après une plus longue période», l'étude INSIGHT-preAD «fera l’objet d’un nouveau point d’étape en 2022».
Tags : Neurologie, médecine, 2018, Alzheimer, cerveau, lésions, mémoire, traitements, imagerie, médicaments, marqueurs, plaques amyloïdes, Lancet Neurology
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