Une étude, dont les résultats intitulés «Adult-born neurons boost odor–reward association» sont publiés dans la revue PNAS, a permis de montrer que les nouveaux neurones produits chez l'adulte réagissent préférentiellement aux stimuli sensoriels associés à la récompense.

Rappelons tout d'abord que, si «la plupart des neurones sont générés au cours du développement embryonnaire», depuis plusieurs années, il a été établi que «certaines régions du cerveau des mammifères ont la capacité, à l’âge adulte, de renouveler continuellement leurs neurones» sans qu'on connaisse, jusqu'ici, «les propriétés fournies par ces neurones formés tardivement».

Dans ce contexte, l'étude ici présentée fait apparaître que les neurones générés chez l'adulte sont «aussi importants pour identifier le stimulus sensoriel que la valeur positive à laquelle cette expérience sensorielle est associée» alors que «les neurones générés peu après la naissance sont incapables d'assurer cette même fonction»: ainsi, l’attribution de valeurs plaisantes aux expériences sensorielles repose étroitement sur l’activité des neurones produits chez l’adulte» et c'est grâce à leur activité qu’un sujet «pourrait anticiper l’arrivée d’une récompense».

Pour le prouver, cette étude s'est focalisée sur «la production de nouveaux neurones chez des souris adultes, et plus particulièrement ceux qui s’intègrent dans la région du cerveau responsable de l’analyse des odeurs, le bulbe olfactif».

Il a été ainsi mis en évidence que ces néo-neurones, «considérés comme des acteurs majeurs de flexibilité pour l’apprentissage et la mémoire des expériences sensorielles olfactives», étaient capables de réagir différemment à une odeur en fonction des conséquences associées à cette expérience sensorielle, comme l’obtention ou non d’une récompense».

En outre, il a été constaté «qu’un apprentissage olfactif, durant lequel les souris doivent associer une odeur avec un renforcement positif, était facilité dès lors que les néo-neurones étaient activés» et «la simple activation de ces neurones générés chez l’adulte pouvait être assimilée à une odeur prédictive d’une récompense». En résumé, «c’est à travers la valeur attribuée aux sensations, et non à la simple identification de la nature de cette sensation, qu’il faut appréhender la fonction des neurones produits tardivement dans le cerveau adulte».

En fin de compte, en transposant à l’humain cette recherche, qui «démontre que l’apprentissage motivé par l’obtention d’une récompense dépend étroitement de la neurogenèse du cerveau adulte», on pourrait être en mesure «de mieux appréhender le rôle joué par les néo-neurones de l’hippocampe adulte dans les processus d’apprentissage associatif».