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Neurologie: les souvenirs de la petite enfance ne seraient pas complètement perdus, mais seulement plus difficiles à remobiliser!____¤201807
Une étude, dont les résultats intitulés «Recovery of “Lost” Infant Memories in Mice» ont été publiés dans la revue Current Biology, fait penser, à partir d'expériences réalisées sur des souris, que les souvenirs de la petite enfance ne seraient pas complètement perdus, mais seulement «plus difficiles à remobiliser».
Comme les hommes qui ne parviennent pas à se souvenir des premiers mois et des premières années de leur vie, les souris perdent «aussi la mémoire de leurs premières expériences de vie». En vue de comprendre pourquoi ces mémoires semblent 'perdues' («Sont-elles mal stockées, effacées ou bien difficiles à remobiliser ?»), l'étude ici présentée a effectué des expériences. sur des souris.
Tout d'abord, les souris ont été placées dans une boîte, «où elles ont reçu un petit choc au pied». Replacées «plus tard» dans les boîtes, il apparaît que «si le test est réalisé avec des souris adultes», elles «se rappellent leur mauvaise expérience initiale et se figent lors de leur seconde venue dans la boîte», tandis que «les très jeunes souris oublient en un jour la peur qu'elles ont eue la première fois et se comportent normalement si on les remet dans la même boîte».
Dans un second temps, l'optogénétique a été employée «pour stimuler des neurones du gyrus denté de l'hippocampe», une région du cerveau qui contient les neurones activés «lorsque les petites souris ont encodé le message de peur» (Rappelons ici que «l'optogénétique est une technique qui permet de stimuler un type cellulaire grâce à un laser, ces cellules ayant été génétiquement modifiées pour être sensibles à la lumière»).
Il a été alors constaté lorsque «les jeunes souris ont été placées dans la boîte et que le laser s'est allumé», que les rongeurs «ont retrouvé la mémoire du choc électrique et se sont figés sur place», ce qui indique que la stimulation des ensembles de neurones impliqués dans l'encodage donne «un petit coup de pouce au système» qui suffit «pour recouvrer les mémoires perdues»: en l'occurrence, les neurones qui codaient le souvenir en question ont pu être activé «15 jours, 30 jours et 90 jours après le choc électrique initial».
Alors qu'une précédente étude réalisée par la même équipe avait conclu que les souvenirs de la petite enfance disparaissent à cause de la neurogenèse produite dans l'hippocampe, par laquelle les nouveaux neurones créés, en s'intégrant dans les circuits de l'hippocampe, «éliminent des connexions existantes et suppriment des souvenirs», cette nouvelle étude «suggère plutôt que les souris adultes conservent des traces de leurs souvenirs précoces» qui «ne seraient pas complètement perdus, mais seulement plus difficiles à remobiliser».
Tags : Neurologie, optogénétique, 2018, Current Biology, souvenirs, mémoire, cerveau, hippocampe, gyrus dentelé, neurogenèse, neurones, lasers, petite enfance
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