• Neurologie: pour la première fois, l'anxiété a été observée chez un invertébré, en l'occurrence l'écrevisse, et celle-ci disparaît après une injection d'anxiolytiques!____¤201406

     

    Des travaux, dont les résultats ont été publiés dans la revue Science, ont permis d'observer, pour la première fois, de l'anxiété chez un invertébré. Ce comportement, qui a été produit chez l'écrevisse, disparaît lorsqu'on lui injecte une dose d'anxiolytiques.

    L'anxiété, «définie comme une réponse comportementale au stress consistant en une appréhension durable des événements à venir», favorise la survie des individus, car elle les prépare «à détecter les menaces et à les anticiper de façon adaptée». Cependant, en cas de stress chronique, «l'anxiété devient pathologique et peut conduire à un état dépressif».

    Alors que, jusqu'à présent, «l'anxiété non pathologique n'avait été décrite que chez l'homme et quelques vertébrés», pour la première fois, elle a été observée chez un invertébré, en l'occurrence, l'écrevisse.

    Pour y parvenir, des écrevisses ont été tout d'abord, exposés «à un champ électrique de façon répétée durant trente minutes», puis, ils ont été placés «dans un labyrinthe aquatique en forme de croix», dont «deux des bras étaient éclairés, ce qui naturellement rebute les écrevisses, et deux étaient dans l'obscurité, ce qui, au contraire, les rassure».

    Il est alors apparu que «les écrevisses rendues anxieuses ont eu tendance à rester dans les parties sombres du labyrinthe, contrairement aux écrevisses témoin, qui ont exploré l'ensemble du labyrinthe».

    Ce comportement, corrélé avec «un accroissement de la concentration de sérotonine dans leur cerveau», est une réponse adaptative au stress subi par l'animal, qui cherche ainsi «à minimiser les risques de rencontrer un agresseur». Dans ce cadre, cet état émotionnel «s'est estompé au bout d'une heure environ».

    La sérotonine, qui est un neurotransmetteur «impliqué dans de nombreuses régulations physiologiques tant chez les invertébrés que chez l'homme», se trouve libérée dans des contextes de stress afin de réguler «plusieurs réponses liées à l'anxiété, comme l'augmentation des taux de glucose dans le sang».

    L'étude ici présentée ayant montré «qu'en injectant un anxiolytique d'usage courant chez l'humain (benzodiazépine), le comportement d'évitement de l'écrevisse est aboli», il en ressort que «les mécanismes neuronaux permettant d'établir ou d'inhiber le comportement anxieux sont apparus tôt dans l'évolution et se sont bien conservés au cours du temps».

    Cette recherche offre ainsi «aux chercheurs qui étudient le stress et l'anxiété, un modèle animal unique», puisque l'écrevisse, «dotée d'un système nerveux simple dont les neurones sont faciles à enregistrer», pourrait «permettre de mieux comprendre les mécanismes neuronaux en œuvre dans un contexte stressant, ainsi que le rôle de neurotransmetteurs tels que la sérotonine ou le GABA».

     


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