Une étude, dont les résultats intitulés "Kinesthetic motor-imagery training improves performance on lexical-semantic access" ont été publiés dans la revue PLOS ONE, a montré pour la première fois, qu’un entraînement basé sur l’imagerie motrice serait en mesure d’améliorer la compréhension du langage, "un résultat qui ouvre des perspectives prometteuses en matière d’apprentissage des langues et pour la prise en charge de certains troubles du langage".
Relevons tout d'abord que "l’imagerie motrice est définie comme la simulation mentale d’une action sans exécution du mouvement. Par ailleurs, des études antérieures ont démontré que l’expertise ou la pratique physique permet d’améliorer le traitement du langage". en particulier, des scientifiques ont montré qu’une expertise sensori-motrice spécifique comme le hockey sur glace, permettait d’améliorer la compréhension de phrases faisant référence à ce domaine.
Dans ce contexte, des fans de hockey (non joueurs) ont été inclus dans l'étude, qui a mis en évidence des résultats semblables, "tandis que ces résultats ne sont pas observés chez des personnes novices". Ainsi, l’expérience ou la familiarité avec ces actions, même sans pratique physique « réelle », suffit pour améliorer la compréhension du langage relatif à ce domaine".
Cette observation "est en lien avec de récentes données de neuroimagerie montrant qu’exécuter, observer et imaginer une action stimulent des zones cérébrales communes". Ainsi, imaginer une action impliquerait "la simulation mentale d’une action sans exécution concomitante de l’action" de sorte que la pratique fréquente de l’imagerie motrice "permettrait d’améliorer la performance physique, comme le montrent certaines études et sa pratique fréquente par des sportifs de haut niveau".
Se basant sur ce type de travaux, cette étude est partie de l'hypothèse "que l’entraînement à l’imagerie motrice pourrait améliorer la compréhension du langage". Concrètement, "certains participants devaient, pendant une quinzaine de minutes, s’imaginer réaliser certaines actions en étant concentré sur les aspects sensoriels ou physiques qui sont procurés par la simulation mentale de l’action", tandis que d’autres participants devaient "s’imaginer des paysages statiques, n’impliquant pas l’imagerie motrice".
Il est alors apparu "que, indépendamment du nombre de sessions d’entraînement effectuées, et contrairement à ceux s’imaginant des paysages statiques, les participants entraînés à l’imagerie motrice présentaient de meilleures performances sur une tâche de langage impliquant l’accès au sens des mots".