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Neurologie: une technique d'IRM 'quantitative', prédictive du réveil des patients dans le coma après un arrêt cardiaque, est apparue supérieure à tous les tests utilisés jusqu'ici!____¤201803
Une étude, dont les résultats intitulés «Use of Brain Diffusion Tensor Imaging for the Prediction of Long-Term Outcome in Patients after Cardiac Arrest: a multicentre, prospective, cohort study» ont été publiés dans la revue Lancet Neurology, a permis d'évaluer l'efficacité d'une technique d'IRM 'quantitative' comme outil prédictif du réveil des patients dans le coma après un arrêt cardiaque et de montrer que «cette technique est supérieure à tous les autres tests utilisés à ce jour».
Pour faire cette évaluation, «les examens neurologiques de plus de 200 patients adultes dans le coma depuis plus de 7 jours après un arrêt cardiaque» ont été analysés «dans 14 centres en France, en Italie et en Belgique». Il est ainsi apparu qu'un indicateur «basé sur l'analyse du mouvement des molécules d'eau dans la substance blanche du cerveau mesuré par IRM en tenseur de diffusion entre le 7e jour et le 28e jour après la survenue de l'arrêt cardiaque permet de prédire avec une très haute précision le devenir clinique à 6 mois de ces patients dans le coma».
Rappelons ici que «l'IRM en tenseur de diffusion (IRM - DTI) ou IRM dite 'quantitative' mesure le mouvement des molécules d'eau dans les tissus». L'indicateur radiologique, mesuré par cette technique «comme marqueur pronostique de sortie ou non de l'état comateux», est en fait «l'anisotropie fractionnelle de la substance blanche du cerveau - WWM-FA (pour 'Whole–brain white matter fractional anisotropy').
Tout d'abord, «185 patients ont été inclus dans une première cohorte entre octobre 2006 et juin 2014 dont 150 avaient une IRM interprétable». Les patients éligibles à l’étude ne devaient pas répondre «aux ordres simples au moins 7 jours après l’arrêt cardiaque». Ensuite, «les valeurs de WWM-FA ont été comparées aux critères cliniques et biologiques standards tels que définis par le score OHCA, à l’EEG, et aux marqueurs dérivés de séquences d’IRM conventionnelles et de la spectroscopie par résonance magnétique de protons».
L’évaluation à 6 mois de l'état neurologique des patients a fait apparaître que «trente-trois patients, soit 22 %, présentaient un état neurologique favorable» et a montré que «l'indicateur ayant la fiabilité pronostique la plus élevée était la WWM-FA, très supérieure à celle de tous les critères cliniques standards ou dérivés des autres séquences d'IRM».
En vue de confirmer ce résultat, «une cohorte rassemblant les données de 50 patients inclus entre avril 2015 et mars 2016 a été étudiée». Il a été ainsi constaté qu'une «valeur seuil de WWM-FA établie à partir de la première cohorte» était «statistiquement prédictive d’un devenir neurologique défavorable».
En fin de compte, «chez les survivants inconscients 7 jours après un arrêt cardiaque, la valeur normalisée de WWM-FA mesurée par IRM-DTI» peut «prédire avec précision le résultat neurologique à six mois». Néanmoins, «ces résultats demandent à être confirmés par des essais à grande échelle, en utilisant des critères standardisés de limitation thérapeutique».
Tags : Neurologie, médecine, 2018, Lancet Neurology, réveil, cerveau, substance blanche, tissus, marqueurs, protons, IRM, arrêt cardiaque, éveil, comas
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