• Neurologie: une technique originale a été élaborée pour communiquer avec des patients atteints d'un 'locked-in syndrome' complet!____¤201702

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Brain–Computer Interface–Based Communication in the Completely Locked-In State» ont été publiés dans la revue PLOS Biology, a permis d'élaborer une technique originale pour communiquer avec des patients atteints d'un 'locked-in syndrome' complet, qui les empêche de bouger même un seul élément de leur corps.

     

    Plus précisément, «la communication a été établie avec quatre patients atteints d'un 'locked-in syndrome' complet, découlant de la maladie de Charcot, ou sclérose latérale amyotrophique (SLA)» («cette pathologie paralyse peu à peu tous les muscles, au point d'arriver dans certains cas au stade ultime : se retrouver totalement prisonnier de son corps, et ne respirer que grâce à une machine»).

     

    Pour établir cette communication, les patients ont été «équipés de casques comportant de nombreux capteurs». Certains capteurs mesurent «les niveaux d'oxygène dans le cerveau, à l'aide d'une technique appelée NIRS (de l’anglais "Near-InfraRed Spectroscopy", spectroscopie proche infrarouge)», tandis que d'autres «mesurent l'activité électrique du cerveau, par électroencéphalographie (EEG)».

     

    La technique NIRS servait «à discriminer les réponses (oui/non)», alors que l'EEG était testé dans ce contexte «comme possible outil de mesure de l’état de vigilance du patient». Bien que la NIRS soit habituellement très peu utilisée pour ce type d'expériences, «car elle est jugée moins efficace que l'EEG», cette étude suggère «qu'elle permet en fait une meilleure discrimination entre le 'oui' et le 'non'».

     

    Comme la difficulté était de «poser des questions personnelles aux patients» il a fallu d'abord «un travail de "préparation" de l'interface cerveau-machine» 'long et fastidieux' impliquant «une phase de 'data mining'» pour 'former' le logiciel «à la détection de la réponse, en posant une multitude de questions fermées aux patients» («des questions fermées, dont on connait déjà la réponse, telle que "Paris est-elle la capitale de la France ?"»). C'était le seul moyen pour que la machine apprenne à différencier le signal généré par un 'oui' et celui généré par un 'non'» (les questions ont été posées «à la fois sous forme affirmative et négative, pour vérifier la consistance des réponses décodées»).

     

    Ici, donc, «le signal émis a fonctionné lorsque les patients ont imaginé dire 'oui' ou 'non', ce qui est plus simple et naturel que beaucoup d'autres expériences dans lesquelles on propose aux patients un code de communication parfois complexe, tel que : imaginer être en train de jouer au tennis pour le 'oui', imaginer entrer dans une maison pour dire 'non'». Cette technique a permis de «décoder les réponses dans 70 % des cas pour trois des quatre patients».

     

    A la suite de cette phase d'initiation, des questions plus personnelles, sur le bien-être des patients notamment, ont été posées: «de manière étonnante, les patients ont répondu 'oui' sur une période de plusieurs semaines à des phrases comme 'j'aime la vie' et 'je suis rarement triste'. Cette étude confirme ainsi des études précédentes qui «ont établi un constat similaire chez des patients atteints de SLA et atteints d'un 'lock-in syndrome' (mais pas total)». En fin de compte, cette technique semble marquer la fin du 'lock-in syndrome' complet, « si elle est validée à l'avenir par d'autres équipes de recherche».

     

     

     


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