• Océanographie: l'hypothèse que la Terre a et a eu la capacité de réaliser une chimie prébiotique assez efficace pour engendrer les premières briques du vivant a été renforcée!____¤201811

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Abiotic synthesis of amino acids in the recesses of the oceanic lithosphere» ont été publiés dans la revue Nature, a permis d'apporter un argument de premier ordre à l'hypothèse qui stipule que notre planète a et a eu le potentiel pour réaliser une chimie prébiotique suffisamment efficace pour engendrer les premières briques du vivant: elle renforce «notamment la théorie hydrothermale de l'origine de la vie, repoussant même sa possible émergence en profondeur, bien au-delà des sources hydrothermales des fonds océaniques».

     

    Rappelons tout d'abord qu'en ce qui concerne l'origine de la vie sur Terre plusieurs hypothèses sont envisagées. Parmi celles-ci, il y a celle qui considère «les apports extraterrestres, via les météorites ou les astéroïdes, comme une source de molécules organiques nécessaire à l'ensemencement de la Terre».

     

    Par ailleurs, «dans les années 50, l’expérience de laboratoire de deux chercheurs américains, Stanley Miller et Harold Urey, a montré que les conditions extrêmes qui régnaient sur la très jeune Terre auraient pu rendre possible la synthèse de telles molécules dans l'atmosphère primitive avant leur dissémination dans les océans peu profonds, avant même l’apparition de toutes formes de vie». Cette hypothèse «dite de la soupe primitive» n’a, en fait, «jamais pu être démontrée en milieu naturel» et, d'ailleurs, «les conditions utilisées dans ces expériences ne reflétaient pas celles régnant probablement lorsque la vie est apparue sur Terre».

     

    En vue de «comprendre le passage d’un monde minéral» à celui «des molécules organiques de plus en plus complexes et aptes à s’assembler pour créer les premières briques du vivant», l'étude ici présentée a fait appel à «une approche de microscopie corrélative innovante, qui combine plusieurs techniques d’imagerie de haute-résolution, sur des échantillons prélevés par forage à environ 175 m de profondeur dans la lithosphère océanique lors de l’Expédition 304 du programme international de forage océanique IODP (www.iodp.org)».

     

    Cette méthode a ainsi permis d'observer «des acides aminés, molécules complexes indispensables au vivant, synthétisés abiotiquement au cours de l’altération des roches océaniques profondes provenant de l’Atlantis Massif (dorsale médio-atlantique, 30°N)».

     

    Concrètement, «les conditions idéales pour la formation de ces constituants primaires des premières briques du vivant» ont sans doute été apportées, «tel un 'miroir géologique' aux expériences atmosphériques de Miller» par «l’interaction entre l’eau de mer et les minéraux de ces roches, issues du manteau terrestre, ainsi que la structure en feuillet de l’argile résultant de leur altération».

     

    Au bout du compte, «cette observation fournit le premier indice certain qu’un tel processus peut se produire dans des roches terrestres dans des conditions proches de celles qui régnaient sur la Terre primitive». Elle amène à proposer «une nouvelle voie de synthèse conduisant à la formation de différentes molécules d’intérêt prébiotique sur la Terre primitive ou d’autres planètes».

     

    En outre cette approche innovante fournit de nouvelles pistes «pour de futures recherches dans les champs de la géobiologie et de l’astrobiologie, mais aussi pour toutes les disciplines liées au domaine des énergies renouvelables et des procédés chimiques et industriels 'géo-inspirés'».

     

     


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