• Océanographie: la fonction jouée par l'urine des poissons (riche en phosphore et en azote) pour la santé et la croissance des coraux, a été mise en lumière!____¤201608

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Fishing down nutrients on coral reefs» ont été publiés dans la revue Nature Communications, a permis de mettre en lumière la fonction jouée par l'urine des poissons, «riche en phosphore et en azote» pour la santé et la croissance des coraux.

     

    Pour cela, «l'apport en nutriments de 143 espèces de vertébrés à nageoires, sur 110 sites répartis dans 43 récifs coralliens des Caraïbes, victimes de la surpêche ou au contraire très protégés» a été mesuré. Plus précisément, les analyses ont porté, durant quatre ans, sur l'urine de centaines de spécimens de poissons, capturés vivants («Le plus gros animal testé était un congre vert de plusieurs dizaines de kilos»): ces spécimens ont été placés dans des sacs plastiques pendant trente minutes et les nutriments dans l’eau ont été mesurés avant et après leur séjour dans ces sacs.

     

    D'autre part, les récifs coralliens de la Floride à Cuba ont été minutieusement photographié pour recenser «les espèces différentes qui y vivaient». Pour chaque site, «tous les poissons repérés sur des zones parfois plus grandes qu’un terrain de basket» ont été comptés et mesurés, ce travail ayant été «répété jusqu’à dix fois par récif»!

     

    Il est ainsi apparu que «ce n’est pas tant le nombre d’espèces de poissons visitant ou habitant du corail qui importe, mais leur taille»: ainsi, «l'apport en nutriments baisse de 50% dans les zones de surpêche, où l’on capture sélectivement les espèces à forte valeur ajoutée comme les gros prédateurs: mérou, barracuda, congre, vivaneau».

     

    L'étude montre «que la sortie d'azote varie avec la taille du corps chez les poissons et que les poissons carnivores ont aussi tendance à uriner plus de phosphore par rapport aux plus petits herbivores». Ces deux nutriments sont «essentiels à la survie et à la croissance du corail» de sorte que «privés de pipi de mérou ou de barracuda, les coraux dépérissent». De plus, «ces poissons jouent un rôle essentiel dans le recyclage des nutriments de l’écosystème corallien même», car «en leur absence, le 'nettoyage' ne se fait plus et c’est tout le cycle qui est perturbé».

     

    Ces observations indiquent que pour une meilleure protection des coraux, il est important de «reconstruire les communautés de poissons des récifs coralliens» en intégrant dans la gestion de ces écosystèmes «les impacts prévisibles de la pression de pêche sur la dynamique des nutriments».

     

     


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