Une étude, dont les résultats intitulés «Sea‐Ice Induced Southern Ocean Subsurface Warming and Surface Cooling in a Warming Climate» sont publiés dans la revue AGU Advances , a permis d'expliquer pourquoi alors que le réchauffement climatique touche l'ensemble de notre Planète, une région dans l'océan qui borde l'Antarctique s'est refroidie.

Relevons tout d'abord que «partout dans le monde, les températures augmentent»: ainsi, «au-dessus des terres, elles sont déjà montées en moyenne de +1,1°C par rapport aux températures de l'ère préindustrielle», tandis que, au-dessus des océans, les températures ont globalement augmenté de seulement +0,6 °C, partout «sauf du côté de ce que certains appellent l'océan Austral. Plus précisément, «la région Pacifique de cet océan a vu ses températures de surface baisser d'environ -0,1 °C par décennie depuis les années 1980».

Dans ce contexte, l'étude ici présentée semble en mesure d'expliquer pourquoi. Concrètement, après avoir testé sans succès plusieurs facteurs potentiels, «une circulation océanique plus vigoureuse, une augmentation des flux d'eau douce provenant de la fonte des glaciers», l'incorporation dans les modèles des changements observés sur la banquise antarctique est parvenue à reproduire les observations.

En effet, au cours de la période analysée (entre 1982 et 2011), la banquise de l'Antarctique a gagné en surface à cause «de vents du sud plus forts au cours de cette période» qui ont entraîné vers le large, «une plus grande partie de la glace formée près des côtes» de sorte que «lorsqu'en été, cette glace a fondu, la salinité de surface de l'océan s'est vue réduite».

Cela a renforcé «la stratification verticale de l'eau avec sur les 100 premiers mètres, une eau plutôt douce et plus en profondeur, une eau salée plus dense». La chaleur a été emprisonnée en profondeur. De plus, «pendant l'hiver austral, les températures de l'atmosphère sont généralement plus fraiches que celles de l'océan». Ces deux facteurs donné «des eaux qui ont tendance à se rafraichir en surface» en dépit du réchauffement climatique global.

En réalité, «un refroidissement dans une seule zone de l'océan ne doit pas être interprété comme une réduction du réchauffement à long terme du système climatique mondial dans son ensemble», mais comme «une redistribution de la chaleur dans l'océan Austral». D'ailleurs, cette étude ne porte que sur une période située avant 2011, alors qu'il a été observé «une inversion de tendance depuis 2015» puisque, maintenant, la banquise autour de l'Antarctique commence à reculer à un rythme rapide.