• Océanographie: un poisson-limace, baptisé Pseudoliparis swirei, capturé vers 7000m de profondeur, dans la fosse des Mariannes, est décrit de manière détaillée! ____¤201904

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Morphology and genome of a snailfish from the Mariana Trench provide insights into deep-sea adaptation» ont été publiés dans la revue Nature Ecology & Evolution, a permis de décrire de manière détaillée, du point de vue morphologique et génétique, un poisson-limace, dénommé Pseudoliparis swirei, capturé vers 7000m de profondeur dans la fosse des Mariannes.

     

    En fait, ce poisson-limace d’une quinzaine de centimètres, à l'aspect assez répugnant, qui se nourrit «d’éponges, de petits crustacés et de concombres de mer», est «un champion hors-norme», puisqu'il vit à 7000-8000m de profondeur.

     

    Des robots l'ont filmé et capturé et son examen «a commencé à livrer les secrets qui lui permettent de vivre dans ces zones dites hadales, entre 6000 et 11.000 m», l’un «des environnements les plus hostiles de la planète à cause de la pression qui y règne (qui serait celle d’un éléphant marchant sur votre pouce, soit mille fois plus forte que la pression atmosphérique), de l’obscurité, des températures constamment glaciales et de la faible oxygénation de l’eau».

     

    La découverte de ce poisson a été faite «en explorant les profondeurs de la fosse des Mariannes à bord du navire de recherche Tan Suo Yi Hao (94.45 m de long et 17.9 m de large)». Ce navire était un «poseur de tuyaux sur les fonds marins, âgé de 35 ans», reconverti dans la «recherche scientifique des grandes profondeurs». Il dispose «d’un sous-marin habité pouvant descendre à 4500 m», d'un «véhicule robotisé pouvant opérer jusqu’à 11.000 m» et «de deux observatoires des grands fonds, Tianya et Haijiao, munis de caméras et d’appareils photos, l’un étant capable de recueillir des échantillons et des spécimens».

     

    Il est apparu que Pseudoliparis swirei «présente de nombreuses adaptations aux grandes profondeurs: sa peau blanche et transparente, de gros estomacs, des muscles plus fins, un squelette osseux assez léger et un crâne incomplètement fermé». Par ailleurs, «d’autres études avaient déjà montré que les poissons-limaces ont une concentration plus élevée de N-oxyde triméthylamine (TMAO), un soluté qui empêche les molécules d’eau de déstabiliser leurs protéines dans les tissus».

     

    En outre, les analyses génétiques ont révélé «que le gène de l’ostéocalcine, qui régule la minéralisation des tissus et du squelette, était tronqué», ce «qui pourrait expliquer son squelette léger et légèrement mou». D'autres modifications génétiques «ont également été caractérisées dans les gènes des photorécepteurs (vivre dans l’obscurité ne nécessite pas une bonne vision) qui ont presque tous disparu, ainsi que dans une multiplication des gènes impliqués dans la composition des membranes cellulaires, ce qui contribue à la rendre plus fluide».

     

     


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