• Paléontologie: des structures et des molécules, observées dans des restes d'un dinosaure à bec de canard, pourraient être des fragments d'ADN et des cellules fossilisés!____¤202003

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Evidence of proteins, chromosomes and chemical markers of DNA in exceptionally preserved dinosaur cartilage» ont été publiés dans la revue National Science Review, laisse penser que des structures et des molécules observées au microscope dans des restes fossilisés d'un dinosaure herbivore à bec de canard, vieux de 75 millions d'années pourraient être des fragments d'ADN et des cellules fossilisés.

     

    Concrètement, au point de départ de cette étude, il y a l'examen de sections d'os fossilisés de crânes de bébés d'Hypacrosaurus stebingeri», des os datés «d'il y a environ 75 millions d'années» (Crétacé) qui ont été «retrouvés dans un nid de cette espèce appartenant à un genre éteint de dinosaures ornithopodes, de la famille des hadrosauridés, découvert dans les fameuses badlands du Montana en 1988 par Horner».

     

    Le premier examen des sections d'os fossilisés en question montrait «des structures circulaires préservées dans les fossiles qui ressemblaient à celles de cellules de cartilage, des chondrocytes, mais calcifiées, avec à l'intérieur des petites régions sombres ressemblant à des noyaux cellulaires et des chromosomes».

     

    En réalité, «les os du crâne des bébés dinosaures ne sont pas fondus lorsqu'ils éclosent, mais à la place, certains d'entre eux ont des plaques cartilagineuses qui fusionnent plus tard sous forme d'os dans les espaces entre eux». De ce fait, l'observation «des structures microscopiques délicieusement préservées qui ressemblaient à des types de cellules spécifiques trouvés uniquement dans le cartilage, et qui auraient été présentes dans l'organisme vivant dans ces tissus», a amené «à émettre l'hypothèse que la conservation cellulaire pourrait s'étendre au niveau moléculaire».

     

    Des «tests immunologiques et histochimiques comparés entre ce qui semblait du cartilage de dinosaure et celui d'un crâne d'oiseau moderne, un émeu, à un stade similaire de développement» ont alors été effectués «pour en savoir plus», car «les crânes d'oiseaux s'ossifient ou se durcissent, de la même manière que le crâne de cet hadrosaure, et les oiseaux primitifs comme les émeus sont les plus proches parents que nous ayons en vie aujourd'hui des dinosaures non-aviaires».

     

    En premier lieu, il s'agissait «de prouver que l'on était bien en présence de cartilage calcifié en y trouvant des restes d'une protéine qui est un marqueur de cartilage et pas d'un tissu osseux non cartilagineux, le collagène II». Il a été alors constaté que «tout comme dans le cas d'un émeu, des anticorps anticollagène II ont réagi avec les supposés restes calcifiés de cartilage et pas avec l'os fossilisé environnant, ce qui est conforme au fait que le collagène I domine dans les os».



    Ainsi, ces tests, qui «montrent à quel point les anticorps sont spécifiques à chaque type de protéine», soutiennent «la présence de collagène II dans ces tissus». Comme, de plus, «les bactéries ne peuvent pas produire de collagène», cela «exclut la contamination en tant que source des molécules».

     

    Par ailleurs, l'utilisation «des colorants histochimiques, DAPI (4′, 6-diamidino-2-phénylindole) et PI (iodure de propidium), qui sont généralement connus comme ne pouvant se fixer que sur des fragments d'ADN», montre «une réactivité ponctuelle, ce qui signifie qu'ils se lient à des molécules spécifiques au sein de la microstructure» et qu'ils «ne sont pas étalées sur toute la cellule comme on s'y attendrait si ces molécules résultaient d'une contamination bactérienne».

     

    De la sorte, il apparaît qu'il «y a quelque chose dans ces cellules» qui «réagit comme de l'ADN». Afin de «tenter de rendre crédible une conservation apparemment impossible de l'ADN», l'étude avance plusieurs hypothèses: «le cartilage n'est pas poreux comme l'os, ce qui aurait isolé et protégé l'ADN et les cellules au point que l'on puisse trouver les traces aujourd'hui observées», des «liaisons chimiques supplémentaires entre les brins de fragments d'ADN pourraient aussi avoir consolidé les molécules».

     

     


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