• Paléontologie: deux nématodes emprisonnés dans la glace depuis plus de 40.000 ans, soit la fin de l'époque Pléistocène, auraient été ramenés à la vie!____¤201807

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Viable Nematodes from Late Pleistocene Permafrost of the Kolyma River Lowland» ont été publiés dans la revue Doklady Biological Sciences, a permis de ramener à la vie deux nématodes emprisonnés dans la glace depuis plus de 40.000 ans, soit la fin de l'époque Pléistocène, ce qui fait de ces deux vers les animaux vivants les plus âgés sur Terre.

     

    Plus précisément, cette étude a travaillé sur deux échantillons de glace, dont l'un a été prélevé «à 30 mètres de profondeur sous le permafrost des rives du fleuve Kolyma, au nord-est de la Sibérie et estimé à 32.000 ans» et l'autre est issu «des bords de l'Alazeya (aussi en Sibérie), à 3,5 mètres de profondeur et daté de 41.700 ans (à plus ou moins 1.400 ans près)».

     

    Ramenés dans le laboratoire moscovite des chercheurs, ces échantillons ont été décongelés et on y a retrouvé plus de 300 nématodes, dont deux «montraient des signes de viabilité». Ces deux vers étaient du genre Panagrolaimus et Plectus. Les chercheurs ont alors pu les faire revivre «en les plaçant dans une boîte de Petri à 20 °C avec de l'agar-agar (une algue) et des bactéries E.coli comme nourriture».

     

    Concrètement, «bien qu'une contamination ne puisse être totalement écartée, les chercheurs assurent avoir respecté une procédure de stérilisation très stricte» et il «est également exclu que des vers se soient introduits ultérieurement dans le sol», car «les nématodes ne sont pas connus pour creuser si profondément dans le pergélisol» («la décongélation saisonnière étant limitée à 80 centimètres de profondeur et la décongélation maximale n'ayant jamais dépassé 1,5 mètre de rondeur en 100.000 ans à cet endroit»).

     

    Soulignons ici que, par le passé, les nématodes avaient déjà montré «des capacités de résistance exceptionnelles» puisque des scientifiques avaient réussi, en 1946, «à ramener à la vie des nématodes dans des échantillons végétaux vieux de 39 ans». De plus, les nématodes et les tardigrades (une espèce proche qui a résisté «à un séjour de 30 ans dans la glace à -30 °C») partagent «des gènes à l'origine de protéines qui maintiennent la structure des cellules lorsque celles-ci sont vidées de leur eau».

     

    En fin de compte, alors que jusqu'ici personne ne soupçonnait «que la durée de conservation soit aussi longue», cette étude met en évidence «la capacité d'organismes multicellulaires à survivre à une cryoconservation de plusieurs milliers d'années» et pourrait «ouvrir la voie à des recherches sur la cryogénisation humaine».

     

     


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