-
Paléontologie: il y a environ 24,5 millions d'années, l'intégralité de la faune de ruminants européens préexistante a été remplacée par des migrants venus d'Asie!____¤201502
Une étude, dont les résultats intitulés «The European Ruminants during the “Microbunodon Event” (MP28, Latest Oligocene): Impact of Climate Changes and Faunal Event on the Ruminant Evolution» ont été publiés dans la revue PLOS ONE, a permis de montrer qu'un réchauffement climatique et des changements environnementaux survenus il y a environ 24,5 millions d'années, durant le Late Oligocene Warming, ont abouti au remplacement de l'intégralité de la faune de ruminants européens préexistante par des migrants venus d'Asie.
Le réchauffement en question correspondant à «une augmentation de 2 à 4 °C des eaux océaniques de l’Atlantique Nord» et la naissance des Alpes, ont «provoqué une aridification et l’apparition de la saisonnalité en Europe» de sorte que l’établissement de savanes a succédé aux «environnements préexistants, sans saison et dominés par des forêts».Une étude précédente avait déjà mis en lumière que 40% de la faune des grands mammifères herbivores avait «changé entre 25 et 24 millions d’années, à la suite d’une immigration asiatique massive» qui avait été dénommée Microbunodon Event.
A sa suite, l'étude ici présentée met en évidence, «sur la base de cinq années de recherches», qu'en fait, «l’intégralité des espèces de ruminants européens a été renouvelée au moment du Microbunodon Event».Ainsi, alors que les Tragulina «étaient largement majoritaires au cours de l’Oligocène», la majorité des ruminants actuels «appartiennent au groupe des Pecora»: plus précisément, ces derniers sont caractérisés par «quatre poches stomacales facilitant l’ingestion d’aliments riches en fibres et peu énergétiques», tandis que les Tragulina se distinguent par une réduction ou absence d’une des quatre poches stomacale et par un régime alimentaire plus énergétique (fruits, champignons, insectes et même petits mammifères).
La disparition en Europe des Tragulina, qui «ne comptent aujourd'hui que 10 espèces localisées en zone équatoriale, les chevrotains», est la conséquence de «la dégradation des conditions environnementales due à un changement du couvert végétal et du climat, associée à la compétition avec des Pecora venus d’Asie», qui, eux, bénéficiaient d'un «métabolisme plus efficace, capable d’assimiler de la nourriture pauvre énergétiquement».
Tags : Paléontologie, climatologie, géologie, biologie, 2015, PLOS ONE, Oligocène, réchauffement, mammifères, herbivores, ruminants, Tragulina, Pecora
-
Commentaires