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Paléontologie: il y a quelques millions d'années, la côte péruvienne était fréquentée par des paresseux marins du genre Thalassocnus!____¤201403
Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Proceedings of the Royal Society B, confirme qu'il y a quelques millions d'années, la côte péruvienne était fréquentée par des paresseux marins du genre Thalassocnus.
Thalassocnus est «très différent de ses cousins actuels qui sont de petite taille et strictement arboricoles». S'il avait été déjà «interprété comme aquatique», cette première indication était fondée essentiellement «sur des arguments liés à ses conditions de fossilisation».
Les fossiles du genre éteint Thalassocnus «proviennent des gisements péruviens de la Formation Pisco (à environ 500 km au sud de Lima) qui ont livré, par ailleurs, une abondante faune marine (mollusques, crustacés, poissons osseux, requins, oiseaux, phoques, cétacés) de la fin de l'ère tertiaire (entre 10 et 4 millions d’années environ)».
Dans l'étude, ici présentée, les fossiles de Thalassocnus «ont été analysés par tomographie à rayons X», ce qui a révélé une adaptation typique au milieu aquatique peu profond de la structure interne des os: alors que «chez les animaux terrestres, les os sont généralement constitués d’une partie externe compacte (corticale) qui enferme une large cavité centrale (cavité médullaire)», les os chez Thalassocnus «sont extrêmement denses (ostéosclérotiques), la cavité centrale étant réduite, parfois même absente».
Cette structure, «que l’on retrouve par exemple actuellement chez les siréniens (lamantins et dugongs)», permet, à «la manière de la ceinture de plomb des plongeurs», de réduire la flottabilité du corps «afin de brouter sans effort les fonds marins».
Cette découverte, qui confirme de façon «indiscutable l’hypothèse des mœurs aquatiques de Thalassocnus», permet d'apporter «des précisions sur le mode de vie de ce paresseux éteint», puisque à l'instar des «siréniens, il broutait paisiblement sur le fond la végétation aquatique».
Enfin, «le registre fossile très riche de la Formation Pisco» permet de faire, pour la première fois, une estimation de la vitesse d’acquisition de la densification des os lors du retour d'un vertébré terrestre à l’environnement aquatique, car, en fait, cinq espèces de Thalassocnus «ont été retrouvées dans des couches sédimentaires différentes, datées de 8 à 4 millions d’années environ».
Il apparaît ainsi, que, «la compacité des os augmentant des espèces anciennes aux espèces récentes», l’acquisition de cette adaptation au milieu aquatique «a eu lieu chez Thalassocnus en quelques millions d’années».
Tags : Paléontologie, 2014, fossiles, os, vertébrés, paresseux, paresseux marins, Thalassocnus, siréniens, lamantins, dugongs, tomographie, rayons X, phoques
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