Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue PNAS, révèle, grâce à l'analyse précise du crâne fossilisé d’un thérizinosaure (un dinosaure théropode muni d’un bec), l’importance du bec dans le mode de vie et l’alimentation de ces ancêtres des oiseaux.

Le bec, qui est une ossature de la mâchoire recouverte de kératine caractéristique des oiseaux actuels, existait déjà chez différents dinosaures théropodes, un groupe (dont sont issus les oiseaux) auquel appartient Erlikosaurus andrewsi, «un dinosaure herbivore de 3 à 4 mètres de longueur, du groupe des thérizinosaures, qui vivait il y a plus de 90 millions d'années (Crétacé), dans l’actuelle Mongolie».

Des technologies avancées comme «la tomodensitométrie aux rayons X à haute résolution» et des simulations sur ordinateur, ont été employées pour analyser ce fossile. Alors qu'il est «classiquement admis que le bec est apparu dans l’évolution pour remplacer les dents et ainsi gagner du poids, une obligation pour l'apparition (évolutive) du vol», cette étude indique «que les becs couverts de kératine avaient l’effet bénéfique d'améliorer la stabilité du crâne au cours de la morsure et de l'alimentation» en rendant celui-ci «moins sensible à la flexion et à la déformation».

Grâce à l'utilisation de Finite Element Analysis, «une technique de modélisation informatique couramment employée en ingénierie», il a pu être déduit «de façon très précise comment les forces musculaires et de morsure affectaient le crâne d’Erlikosaurus pendant le processus d'alimentation», ce qui a mis en relief la fonction «des structures en tissus mous, comme le bec kératinisé, qui ne sont normalement pas préservées dans les fossiles». Ainsi, «au cours de la transition des dinosaures aux oiseaux modernes», les becs couverts de kératine représentent clairement une innovation fonctionnelle fondamentale.