Une étude, dont les résultats intitulés «The role of volcanic-derived clays in the preservation of Ediacaran biota from the Itajaí Basin (ca. 563 Ma, Brazil)» sont publiés dans la revue Scientific Reports, a permis de mettre en évidence la conservation exceptionnelle au Brésil de fossiles à corps mous et gélatineux vieux de 563 millions d’années, dans un système dominé par des argiles qui dérivent d’activité volcanique.

Relevons tout d'abord que, selon les archives fossiles, «l’émergence de vie animale sur Terre date d’environ 570 millions d’années (Ma)». Pourtant, comme «ces organismes énigmatiques n'avaient pas de coquille dure», se pose la question de savoir comment leurs traces fossiles ont «pu se conserver à travers les centaines de millions d’années et parvenir jusqu’à nous». L'étude ici présentée y répond en disant «que la préservation des traces de vie de cette époque était liée à l'activité volcanique à l’origine de la formation des minéraux argileux dérivés de cette activité».

Concrètement, cette étude a analysé «les fossiles édiacariens du bassin d'Itajaí (environ 563 Ma, sud du Brésil), montrant des impressions de macro-organismes», tels que Palaeopascichnus, dont «la préservation a été caractérisée en haute résolution afin de mettre en évidence le mode de préservation à l'échelle micrométrique».

Il est ainsi apparu «que les organismes sont associés à des sédiments dérivés de l'activité volcanique, tels que les cendres volcaniques». En outre, le niveau de conservation des fossiles indique la présence de minéraux argileux authigènes (c'est-à- dire formés sur place), ces argiles étant «issues de l'altération de roches volcanogènes directement responsables de la préservation des empreintes fossiles».

D'autre part, les données recueillies indiquent «que l'activité microbienne a pu influencer l'altération des sédiments volcaniques et des minéraux argileux». De ce fait, l'étude avance l'hypothèse «que dans certains bassins anciens, la préservation des premières formes de vie macroscopiques sur Terre pourrait être le résultat d'une interaction complexe entre les processus biotiques et abiotiques».

En fin de compte, ce travail qui vise à «comprendre la manière dont la vie ancienne a été préservée» contribue «non seulement à retracer l'histoire évolutive du vivant sur Terre», mais aussi à la recherche des signes de vie sur d'autres planètes: par exemple, comme «un des objectifs fondamentaux des missions sur Mars est la recherche de traces de vie dans un contexte dominé par les restes d’une intense activité volcanique», ce site brésilien pourrait constituer un excellent analogue de Mars simulant des conditions de fossilisation dans des circonstances similaires.