• Paléontologie: la plus ancienne association symbiotique entre un acarien et un autre organisme est aujourd'hui datée de 320 millions d'années!____¤201605

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «A Carboniferous Mite on an Insect Reveals the Antiquity of an Inconspicuous Interaction» ont été publiés dans la revue Current Biology, a permis d'identifier la plus ancienne association symbiotique entre un acarien et un autre organisme, datée de 320 millions d'années (Ma), «la faisant reculer de plus de 230 Ma par rapport aux connaissances actuelles».

     

    Rappelons tout d'abord que «le phénomène de symbiose, c’est-à-dire l’association prolongée de deux organismes d’espèces différentes, est très ancien et aujourd’hui indispensable au bon fonctionnement des écosystèmes».

     

    Pour leur part, les acariens, qui sont actuellement «impliqués dans une grande variété de relations symbiotiques», sont des arthropodes majoritairement microscopiques connus «depuis le Dévonien (390 Ma)», mais en ce qui concerne l’observation de leurs associations, dans le registre fossile, avec de plus gros organismes, elle était, jusqu'ici, réduite «à des occurrences préservées dans l’ambre et relativement récentes (85 Ma), notamment du fait de la rareté de spécimens plus anciens suffisamment bien conservés».

     

    C'est ce qui fait l'intérêt de l'étude ici présentée, qui a «découvert et étudié un acarien, localisé sur le thorax d'un représentant disparu du groupe des sauterelles, grillons et criquets, provenant de la localité de Xiaheyan (Chine; Carbonifère, 320 Ma)». Grâce aux analyses menées «en utilisant diverses techniques d’imagerie, notamment la tomographie par contraste de phase au Synchrotron SOLEIL», il est apparu que cet acarien «de seulement 0,8 mm de long, exceptionnellement bien préservé», appartenait à une nouvelle espèce, qui a été dénommée Carbolohmannia maimaiphilus.

     

    En raison de «l'excellente préservation des spécimens et l’abondance hétérogène des espèces d’insectes environnantes», on peut en déduire «que les individus de ce niveau géologique ont été enfouis très rapidement», ce qui laisse soupçonner «que l’association acarien-insecte existait du vivant des deux organismes». L'idée d'une association ante-mortem est renforcée par le fait que «l'acarien se trouve dans une position particulière, au niveau des ailes de l'insecte, soit une position protégée mais peu adéquate à une activité de charognard (l’acarien se serait alors plutôt situé au niveau de la face ventrale de l’abdomen, moins dur et plus riche en nourriture)». De plus, «sa morphologie a révélé qu’il ne présentait aucune adaptation particulière renseignant un éventuel parasitisme».

     

    Il en découle que les caractéristiques de l'association observée indiquent «un cas de phorésie, association pour laquelle le gain pour l’acarien est le transport et la protection assurée par l’hôte, ce dernier ne subissant en retour aucun effet néfaste». Cette étude prouve donc «que ce type d’association, fréquente notamment au sein des groupes d’acariens les plus diversifiés, a émergé très tôt au cours de l'évolution de ces animaux».

     

     

     


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