Une étude, dont les résultats intitulés «Dietary palaeoecology of an Early Cretaceous armoured dinosaur (Ornithischia; Nodosauridae) based on floral analysis of stomach contents» ont été publiés dans la revue Royal Society Open Science, a permis de décrire les composants du dernier repas d'un nodosaure, un ankylosaure de plus d'une tonne, dont l'enterrement sous la boue qui a suivi de près sa mort il y a environ 110 millions d'années, explique en partie la superbe conservation du contenu de son estomac.

Relevons tout d'abord que «la découverte du contenu de l'estomac préservé réel d'un dinosaure est extraordinairement rare» et que l'estomac en question «est de loin l'estomac de dinosaure le mieux préservé jamais trouvé à ce jour». Il fournit ainsi «des indications sur les espèces végétales que les grands dinosaures herbivores consommaient».

Concrètement, ce dinosaure, dénommé Borealopelta markmitchelli, aurait, «à côté d'une large majorité de fougères, dont 88% de feuilles et quelques tiges et brindilles», complété son repas «par des cycadales, des feuilles de conifères, et des pierres de gésier, avalées par certains herbivores pour faciliter la digestion».

Comme «il y a beaucoup de charbon de bois dans l'estomac, provenant de fragments de plantes brûlées», cette observation prouve «que l'animal broutait dans une zone récemment incendiée» et donc qu'il était adapté «à une écologie du feu»: en fait, ces nodosaures, «comme les grands herbivores vivants aujourd'hui, l'orignal et le cerf par exemple, et les éléphants d'Afrique», auraient «façonné la végétation du paysage par leur alimentation, en maintenant probablement des zones plus ouvertes par leur pâturage».