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Paléontologie: un fossile vieux de 110 millions d’années serait, en fait, le vestige d'un serpent doté de quatre minuscules pattes!____¤201508
Une étude, dont les résultats intitulés «A four-legged snake from the Early Cretaceous of Gondwana» ont été publiés dans la revue Science, a abouti à la conclusion qu'un fossile, vieux de 110 millions d’années, découvert par hasard dans la collection du musée de Solnhofen, en Bavière (Allemagne), serait, en fait, un serpent doté de quatre minuscules pattes: en l'occurrence, celles de l'avant complètes et fonctionnelles ne mesurent que 1 cm, tandis que les «pattes arrière sont plus grandes et dotées de doigts allongés».
Les restes de ce vertébré de 20 cm de longueur, dénommé Tetrapodophis amplectus, avaient été retrouvés au Brésil, dans une couche correspondant à l'Aptien (à cette époque aux environs de -110 millions d’années, l'actuel Brésil faisait «partie d’un immense continent, le Gondwana, qui comprend aussi l’Afrique d'aujourd'hui»).
Il apparaît, en particulier, que Tetrapodophis amplectus possédait une queue courte, qu'il avait «les dents de la mâchoire inférieure implantées comme chez les serpents actuels» et que des traces de larges écailles ventrales prouvent qu'il se distingue des lézards. De plus, des petits os «présents au sein même du fossile» ayant «appartenu à une salamandre», suggèrent que ce reptile «était carnivore et même chasseur de vertébrés».
Comme ces indices incitent à classer ce vertébré parmi les serpents, Tetrapodophis amplectus, qui «appartient à un grand groupe, les squamates, aujourd’hui très diversifié, avec notamment les lézards, les geckos, les varans, les iguanes et les amphisbènes, au corps serpentiforme avec des pattes réduites ou absentes», serait alors le plus vieux représentant connu de la lignée des serpents, car il faut ici souligner que les boas et les pythons actuels ont «des membres postérieurs vestigiaux» et qu'on connaît «des fossiles de serpents avec deux petites pattes arrière, comme Eupodophis descouensi, un serpent bipède de la fin du Crétacé»
Ainsi, Tetrapodophis amplectus peut aider à éclairer l’histoire de la lignée des serpents, car les fossiles de ces animaux aux os fragiles sont assez rares. En effet, la question se pose de savoir si les serpents sont «des descendants de reptiles aquatiques, les mosasaures, ou de lézards terrestres voire fouisseurs».
Pour l'étude ici présentée, la description de Tetrapodophis amplectus «plaide pour une filiation avec des lézards terrestres» puisque «ses pattes n’ont rien de natatoire» et que «les longs doigts des pattes arrière pouvaient lui servir à retenir ses proies». De plus, son long corps souple devait lui permettre d'enserrer celles-ci, «comme le font beaucoup de serpents actuels».
Tags : Paléontologie, zoologie, phylogénie, 2015, Science, Crétacé, Aptien, Gondwana, serpents, Tetrapodophis amplectus, pattes, Eupodophis descouensi, fossiles
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