Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Journal of Vertebrate Paleontology, décrit un nouvel équidé, Eurygnathohippus woldegabrieli, qui vivait il y a plus de quatre millions d’années dans la dépression de l’Afar, en Éthiopie. De la taille d’un petit zèbre, il se nourrissait comme ce mammifère, ce qui suggère qu'il fréquentait probablement une région couverte de prairies et de bosquets.

Les ossements fossilisés de cet hipparion (cousin éloigné de nos chevaux), datés de 4,4 à 4,2 millions d’années, ont été mis au jour en 2001 et en 2002 dans la vallée de l’Awash (dépression de l’Afar) où «d’importants fossiles d’hominidés vieux de plusieurs millions d’années» ont été trouvés.

Eurygnathohippus woldegabrieli, le nom qui lui a été attribué, rend «hommage au docteur Giday WoldeGabriel qui travaille dans le Moyen Awash depuis 1992, mais qui n’est pas impliqué dans cette découverte». Les restes découverts «se composent d’une mandibule, de dents qui étaient implantées dans un maxillaire et de deux os métacarpiens III complets (ils appartenaient aux membres antérieurs dotés de trois doigts)».

Il en découle que E. woldegabrieli se distingue «de son ancêtre E. feibeli qui avait des jambes et des dents plus petites, et qui vivait dans des milieux forestiers voilà 10 à 6 millions d’années». Ainsi, il pouvait «courir plus vite et plus loin que son ascendance, de quoi lui permettre de mieux fuir face aux prédateurs (tigres à dents de sabre, hyènes, etc.)». Par contre, «sa taille et son museau n’étaient pas aussi grands que ceux de ses descendants, comme l’E. hasumense qui a vécu voici 3,5 millions d’années». Cette nouvelle espèce constitue de la sorte un chaînon manquant qui vient compléter une lignée relativement bien connue.