Une étude, dont les résultats intitulés «The skeleton of Congruus kitcheneri, a semiarboreal kangaroo from the Pleistocene of southern Australia» sont publiés dans la revue Royal Society Open Science, révèle qu'une nouvelle analyse des fossiles d'une espèce disparue de petits kangourous, découverts dans l'immense plaine aride de Nullarbor («nul arbre» en latin ), dans le sud-ouest de l'Australie, indique que cet animal avait d'étonnantes capacités à grimper aux arbres, il y a environ 50.000 ans dans une plaine, qui est, aujourd'hui, dépourvue d'arbres.

Concrètement, «les paléontologues ont travaillé sur deux squelettes quasi complets (un mâle, une femelle) classés à tort comme 'Wallabia kitcheneri': ces fossiles «se sont retrouvés dans les grottes de Thylacoleo, du nom du «lion marsupial», une espèce éteinte de mammifères marsupiaux carnivores occupant la région il y a près de deux millions d'années» et disparue à peu près en même temps que ce kangourou grimpeur».

Les paléontologues ont reclassé les deux squelettes en question «dans le sous-genre nouvellement nommé de 'Congruus kitcheneri', une espèce éteinte». C'est l'analyse de sa morphologie («puissante adduction des membres antérieurs et postérieurs, mains robustes aux griffes recourbées») qui a conduit à déduire «que le marsupial de 40 kilos était adapté pour grimper aux arbres, et se déplacer lentement à travers ceux-ci».

En fait, «Congruus kitcheneri n'était pas à proprement parler un kangourou arboricole, comme le dendrolague, un lointain cousin des marsupiaux qui peuple aujourd'hui les forêts de Nouvelle-Guinée: parmi la soixantaine d'espèces vivantes de kangourous, wallabies et autres marsupiaux de la famille des macropodidés, toutes ont évolué en sautant sur la terre ferme». La question se pose donc de savoir ce qui a poussé cet animal à développer cette capacité: on peut supposer qu'il «devait y avoir eu de très bonnes ressources alimentaires dans les arbres pour que cela en vaille la peine».