• Paléontologie: une méthode inédite d'analyse géochimique d'œufs fossilisés d'oviraptorosaures prouve qu'ils couvaient leurs œufs avec leurs corps, à l'instar des oiseaux!____¤201706

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «δ18O-derived incubation temperatures of oviraptorosaur eggs» ont été publiés dans la revue Palaeontology, a permis de montrer, grâce à une méthode inédite d'analyse géochimique d'œufs fossilisés provenant de Chine, que les oviraptorosaures (qui appartiennent au groupe des théropodes) couvaient leurs œufs avec leurs corps, à l'instar des oiseaux d'aujourd'hui, afin de les maintenir à une température comprise entre 35°C et 40°C.

     

    Rappelons tout d'abord que «les stratégies de reproduction des dinosaures, et notamment le mode d'incubation de leurs œufs, soulèvent encore de nombreuses questions scientifiques». Jusqu'à présent, «les interprétations se basaient sur des indices indirects tels que la morphologie de coquilles d'œufs fossilisés ou l'organisation des nids».

     

    Pour sa part, l'étude ici présentée, qui a «mis au point une méthode basée sur l'analyse géochimique d'œufs fossilisés», a «déterminé pour la première fois que la température d'incubation des œufs d'oviraptorosaures était comprise entre 35 et 40°C». Ces «dinosaures bipèdes couverts de plumes et munis d'un bec leur donnant l'apparence de certains oiseaux» pesaient «quelques dizaines de kilos et pouvaient atteindre deux mètres de long».

     

    Pour «déterminer la température à laquelle ces dinosaures incubaient leurs œufs», sept œufs fossilisés provenant du sud de la Chine, «vieux de 70 millions d'années», qui «contenaient encore des embryons», ont été analysés: plus précisément, leurs coquilles ainsi que leurs os ont été examinés pour obtenir leur composition isotopique en oxygène, car «lors de la formation du squelette, l'oxygène des fluides de l'œuf va être transmis aux os avec une abondance isotopique qui dépend de la température de l'œuf».

     

    Ainsi, «les différentes étapes de développement intégrant les compositions isotopiques de l'oxygène» ont été modélisées, ce qui permis de «retrouver la température à laquelle l'œuf s'était formé : entre 35 et 40°C» (en comparaison, «la température d'incubation d'un œuf de crocodile, animal enterrant ses œufs, est d'environ 30°C, alors que celle d'un œuf de poule est de 37,5°C»). Il en ressort que la température d'incubation déterminée pour les œufs d'oviraptorosaures est «cohérente avec le mode de couvaison supposé de ces dinosaures».



    Cette étude, qui «confirme la découverte, dans les années 90, d'oviraptorosaures fossilisés étendus sur leur ponte qui suggérait qu'ils couvaient leurs œufs», ouvre «de nouvelles perspectives en paléontologie» puisque «la méthode proposée permettra de connaître quelles étaient les stratégies d'incubation adoptées par les autres dinosaures».

     

    Cependant, certains dinosaures «pesant plusieurs dizaines de tonnes», qui «ne pouvaient vraisemblablement pas s'allonger sur leurs œufs pour les couver», utilisaient «peut-être des sources de chaleur externes en recouvrant par exemple leur ponte d'un monticule de végétaux procurant de la chaleur par décomposition». De ce fait, «sous réserve d'avoir accès à ces fossiles aussi rares que précieux», la température d'incubation qui sera estimée «reflétera la stratégie employée».

     

     


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