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Paléontologie: une méthode non destructrice permet de décrypter la morphologie des fossiles aplatis grâce aux terres rares!____¤201401
Des travaux, dont les résultats ont été publiés dans la revue Plos One, ont permis d'élaborer une méthode non destructrice pour mieux décrypter la morphologie des fossiles aplatis grâce aux terres rares. Cette nouvelle approche a été appliquée pour décrire l'anatomie, mais aussi l'environnement à l'origine de la préservation de trois fossiles datant du Crétacé.
Du fait que «lors du processus de fossilisation les restes d'animaux ou de plantes sont souvent aplatis, comprimés en deux dimensions par la pression des roches» et que «ces fossiles écrasés subissent des modifications physicochimiques au cours de leur fossilisation», la lecture de ces restes est très problématique, alors qu'ils «peuvent receler des informations inestimables», lorsque l'anatomie bien conservée de ces spécimens comporte des tissus 'mous', tels les muscles.
Comme la localisation de ces tissus reste difficile en raison «du contraste limité atteint en microscopie optique et des limites de la tomographie, techniques aujourd'hui couramment utilisées pour étudier les fossiles», une nouvelle approche s'imposait pour «discriminer les parties anatomiques d'un fossile». C'est la localisation de terres rares, qui en constitue la base.
Ces éléments chimiques (yttrium, lanthanides), «connus pour être contenus à l'état de traces dans les fossiles, typiquement de 1 à 1000 microgrammes par gramme de matière», sont incorporés en quantités différentes, selon le type de tissu. Cette fixation préférentielle «se matérialise par un contraste important» des divers éléments chimiques en fonction des tissus intégrés dans le fossile «lorsque celui-ci est caractérisé par imagerie de fluorescence X rapide sous rayonnement synchrotron». L'analyse est accélérée, par un algorithme «de différenciation des tissus, fondée sur la nature probabiliste des données mesurées».Appliquée «à trois fossiles (deux poissons et une crevette) découverts au Maroc et datant du Crétacé supérieur, il y a environ 100 millions d'années», cette approche a fait apparaître des contrastes permettant «de distinguer les 'tissus durs' (os ou carapaces) des 'tissus mous' (muscles ou autres organes fossilisés)». En particulier, ces contrastes ont révélé «des particularités anatomiques, jusqu'ici cachées, d'un poisson fossile connu par un unique spécimen, dont l'un des os du crâne a pris la forme d'une large lame dentée».
Cette procédure, qui ne nécessite pas «de préparer finement l'échantillon au préalable», permet en outre de mieux décrire son contexte, car «les teneurs en terres rares reflètent l'environnement dans lequel un fossile est préservé». Ces travaux, qui «ouvrent de nouvelles perspectives pour les études paléoenvironnementales» devraient donc contribuer à une meilleure exploitation des fossiles aplatis très fréquents dans le registre fossile.
Tags : Paléontologie, ingénierie, 2014, fossiles, fossiles aplatis, anatomie, tissus mous, yttrium, lanthanides, poissons, crevette, Crétacé, Terres rares
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