• Paléontologie: une nouvelle méthode, pour étudier l’alimentation des mammifères à l'époque préhistorique, a pu être validée!____¤202002

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Zinc isotopes in Late Pleistocene fossil teeth from a Southeast Asian cave setting preserve paleodietary information» ont été publiés dans la revue PNAS, a permis de valider une nouvelle méthode pour étudier l’alimentation des mammifères à l'époque préhistorique: elle s'appuie sur le rapport des isotopes Zinc-66 et Zinc-64 mesuré dans l'émail dentaire pour analyser les relations interspécifiques au sein des chaines alimentaires à partir des restes fossiles anciens (Pléistocène) ou retrouvés dans des zones tropicales.

     

    Soulignons tout d'abord que, jusqu’ici, «les informations sur l’alimentation de nos ancêtres reposaient principalement sur des analyses isotopiques du carbone et de l'azote du collagène de l’os et de la dentine».

     

    Cependant, du fait que «la conservation du collagène, comme celle des autres protéines, est limitée dans le temps», son utilisation est en général  «limitée pour les restes vertébrés datés de moins de 100 000 ans» (cette fenêtre de temps est même «réduite à seulement quelques milliers d'années dans les régions tropicales arides ou humides d'Afrique et d'Asie, des régions pourtant clés pour l’histoire de l’évolution humaine»).

     

    Dans ces conditions, l'analyse des isotopes du zinc ouvrent «de nouvelles perspectives de recherche», car «ils sont de bons indicateurs du type de régime alimentaire et ils présentent un excellent potentiel de conservation dans l’émail, même en contextes tropicaux».

     

    Cette méthode décrite dans l'étude ici présentée, «basée sur l’analyse des isotopes du zinc», a été appliquée pour la première fois avec succès «sur des fossiles de divers grands mammifères (buffles d'eau, rhinocéros, sangliers, cerfs, ours, orangs outans, léopards et tigres)», des restes «mis au jour lors des fouilles de la grotte de Tam Hay Marklot (Laos)»: ainsi, «il a été possible de déterminer les différents régimes alimentaires (herbivoreomnivore ou carnivore) de ces grands mammifères dont les restes fossiles datent de 13500 à 38400 ans (Pléistocène supérieur)».

     

    Ce sont des analyses complémentaires, «dont des analyses isotopiques en oxygène et carbone de l’émail dentaire qui ont été réalisées au sein d’une plateforme analytique du Muséum national d’Histoire naturelle ( Service de spectrométrie de masse isotopique du Muséum – SSMIM)», qui ont, en partie, permis de la validation de la méthode.

     

    En fin de compte, «les rapports isotopiques du zinc dans l'émail dentaire de mammifères fossiles extraits de la grotte de Tam Hay Marklot suggèrent un excellent potentiel de conservation du zinc à long terme dans l'émail, même dans des conditions tropicales». Désormais, l'objectif «est d'utiliser ce nouvel outil isotopique pour étudier le régime alimentaire des espèces humaines fossiles et celui d'autres mammifères, dont l’âge se situe bien au-delà de 100 000 ans».

     

     


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