Des travaux, dont les résultats ont été publiés le 14 mai 2013 dans la revue Nature Communications, ont permis de mesurer, pour la première fois, le potentiel d’ionisation (énergie nécessaire pour arracher un électron à l’atome, ce qui le transforme en ion) d'un élément radioactif, qui n’existe sur la Terre qu’à l’état de traces, l'astate: l'identification de cette valeur comble une lacune du tableau périodique, car l’astate est le dernier élément présent dans la nature pour lequel cette propriété restait inconnue.

Réalisée au CERN, grâce à l’installation de faisceaux radioactifs ISOLDE (des isotopes artificiels d’astate ont été produits au moyen de réactions induites par les protons, puis étudiés par une technique, appelée spectroscopie par ionisation résonante par faisceaux laser au niveau de la source, en utilisant des lasers à longueur d’ondes modulable), cette mesure de 9,31751 électronvolts pourrait permettre de développer des applications de l'astate dans le domaine de la radiothérapie, les isotopes étant des candidats pour la création de produits radiopharmaceutiques pour le traitement du cancer par thérapie alpha ciblée (méthode utilisée pour bloquer la croissance des cellules cancéreuses).

De plus, cette donnée expérimentale constitura un repère pour les théories, qui prédisent les propriétés atomiques et chimiques des éléments superlourds (en particulier l’élément 117, récemment découvert, un homologue de l’astate).