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Une étude, dont les résultats intitulés «A new hypothesis of dinosaur relationships and early dinosaur evolution» ont été publiés dans la revue Nature, suggère de classer les théropodes parmi les ornithischiens avec qui ils formeraient un nouveau groupe, celui des ornithoscelida (ce qui signifie en gros 'à membres d'oiseau'), comme cela avait déjà été proposé en 1870 par le grand biologiste et spécialiste de l'évolution Thomas Henry Huxley.
La proposition qui vient d'être faite s'appuie sur l'examen «de nombreux restes fossilisés appartenant à 74 espèces de dinosaures parmi les plus anciens». Ces restes ont été analysés «avec une focalisation sur des centaines de caractéristiques anatomiques, ce qui a permis de «dresser un nouvel arbre phylogénétique plus plausible» grâce à l'ordinateur et aux méthodes de la cladistique, qui diffère de «l'arbre classique des dinosaures» puisqu'il indique que «certains saurischiens étaient en fait probablement assez proches des ornithischiens».
Il en découle que l'ancêtre commun aux ornithischiens et aux saurischiens «ne serait pas apparu là et où on le pense aujourd'hui». Alors que jusqu'ici, ce dinosaure ancestral semblait provenir «de l'hémisphère sud, quelque part sur le supercontinent Gondwana, il pourrait au contraire avoir commencé à gambader dans l'hémisphère nord, sur le supercontinent Laurasia».
Plus ancien, «il serait apparu il y a environ 247 millions d'années» (pendant le Trias). Au sein des ornithoscelida, «les ornithischiens auraient été les premiers à développer un bassin d'oiseau, une caractéristique potentielle du groupe qui n'émergera que plus tard chez les théropodes quand ils ont donné naissance aux oiseaux».
L'étude précise aussi «que les premiers dinosaures devaient être relativement petits, un ou deux mètres de long tout au plus, bipèdes et probablement omnivores». De ce fait, leurs régimes alimentaires se seraient «spécialisés à deux reprises, chez les saurischiens et chez les ornithoscelida, en donnant dans les deux cas des carnivores et des herbivores».
En fin de compte, ce travail qui «redessine radicalement l'arbre généalogique des dinosaures», fournit «un nouveau cadre pour décrypter l'évolution de leurs caractéristiques clés, leur biologie et leur répartition dans le temps».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Modeling tsunami propagation and the emplacement of thumbprint terrain in an early Mars ocean» ont été publiés dans la revue Journal of Geophysical Research: Planets, a permis d’identifier les cratères d’impact de météorites à l’origine de mega-tsunamis produits dans un ancien océan de Mars. Jusqu'ici, aucun des divers travaux effectués ces dernières années sur le sujet n’avait permis d'identifier les cratères à l’origine de ces tsunamis.
Pour parvenir à cette identification, «des dépôts lobés s’étendant à la limite de supposés paléo-rivages d’un ancien océan» ont été tout d'abord distingués et cartographiés. Il est ainsi apparu que «les directions principales de ces coulées de plusieurs kilomètres de large attestent d’une zone source située plus au Nord, au beau milieu d’une vaste plaine nommée Vastitas Borealis, qui serait anciennement occupée par un océan».
Ces coulées, qui «s’étendent sur plus de 150 km à l’intérieur des terres, dépassant même les limites cartographiées des supposés paleo-rivages et remontant les pentes sur plusieurs dizaines de mètre d’altitude», ont «toutes les caractéristiques des dépôts de tsunamis terrestres». Par ailleurs, «la datation de ces dépôts de tsunamis par comptage de cratères indique la présence d’un océan sur Mars il y a environ 3 milliards d’années».
Grâce à un modèle numérique, il a été possible «de reconstituer précisément les propagations des vagues de tsunami à partir de trois cratères d’impact identifiés comme s'étant formés dans un océan». En fait, «lors d’un impact de météorites dans un océan, il se forme deux vagues successives: la première produite lors de l’expulsion de l’océan au moment de l’impact et la deuxième produite par le soudain remplissage de l’océan dans la profonde cavité formée par le cratère».
En fin de compte, «les impacts dans l’océan martien auraient provoqué une onde de choc propageant une vague de 150 m de hauteur à la vitesse de 60 m/s» de sorte que «les fronts lobés des coulées observés sur les images» sont les témoins du passage de ces vagues successives de tsunami lorsqu'elles inondaient les rivages de ce paléo-océan dans l’hémisphère Nord de Mars.
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Une étude, dont les résultats intitulés «The lung is a site of platelet biogenesis and a reservoir for haematopoietic progenitors» ont été publiés dans la revue Nature, nous révèle que les vaisseaux sanguins des poumons produisent des cellules sanguines.
Plus précisément, c'est «grâce à une technique de microscopie filmée dans les poumons en activité d'une souris, que la présence d'un grand nombre de mégacaryocytes, «des cellules géantes générant des plaquettes sanguines, ces composants du sang indispensables à la coagulation en cas de plaies», a été identifiée.
En fait, «ce n'est pas la première fois que l'on observe des mégacaryocytes dans les vaisseaux sanguins des poumons» puisque «des articles datant des années 30» avaient déjà noté chez l'humain leur présence dans les poumons, mais jusqu'ici on pensait «que la majorité des plaquettes était produite à partir des mégacaryocytes de la moelle osseuse ( qui se trouve au cœur des os)».
La nouveauté c'est qu'en employant «une technique d'imagerie dite 'intravitale' développée par Mark Looney et Matthew Krummel de l'UCSF en 2011», ces cellules ont été observées pour la première fois en train de produire 'en direct' des plaquettes dans le poumon.
Grâce à des souris modifiées «qui émettent un signal fluorescent spécifiquement dans ces cellules», l'étude ici présentée a pu produire «des vidéos, à raison d'une image / minute pendant deux heures» dans lesquelles on voit les mégacaryocytes, qui «semblent comme coincées dans les vaisseaux des poumons» particulièrement petits, se mettre «à produire des extensions aboutissant à la formation de plaquettes». De plus, le nombre de plaquettes produites dans le poumon a été évalué à «plus de 10 millions de plaquettes par heure, soit plus de la moitié des plaquettes de la souris produites dans les poumons».
Par ailleurs, des mégacaryocytes immatures et des cellules souches hématopoïétiques (cellules souches du sang), qui «ont également été identifiés dans le poumon même, à l'extérieur des vaisseaux», ont la capacité «en cas de déficiences cellulaires (manque de plaquettes et de cellules souches) de migrer du poumon vers la moelle osseuse pour restaurer un nombre normal de plaquettes et de cellules souches».
En fin de compte, cette étude devrait permettre d’améliorer les greffes de poumons, car il apparaît désormais qu'on ne transplante pas seulement un poumon «mais également des cellules sanguines en devenir».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Formation of recurring slope lineae on Mars by rarefied gas-triggered granular flows» sont publiés dans la revue Nature Geoscience, a permis, grâce à des simulations numériques d'un processus exotique qui ne se produit qu'à très basse pression (comme sur Mars), d'apporter une explication aux écoulements équatoriaux actifs saisonnièrement appelés Recurring Slope Lineae (RSL) découverts en 2011 sur Mars, qui étaient jusqu'ici expliqués par la présence d'eau liquide.
Rappelons tout d'abord qu'en septembre 2015, sur la base de plusieurs publications, la NASA a évoqué «la découverte d'eau liquide sous forme de saumure (eau salée) sur Mars, présente dans des écoulements sombres, appelés Recurring Slope Lineae». De ce fait, alors qu'auparavant, «on pensait que Mars avait été favorable à la vie uniquement dans un lointain passé (quelques milliards d'années)», l'explication par la présence d'eau liquide de l'observation des RSL «a considérablement changé la vision de l'habitabilité de Mars».
Cette explication reposait principalement «sur le fait que les RSL soient actifs aujourd'hui dans les endroits les plus chauds de Mars, c’est à dire les conditions les plus proches du point triple de l’eau». Les signatures spectroscopiques reportées n'étaient, elles, «que de preuves indirectes (détection des sels mais pas d’eau liquide)». D'ailleurs, des études récentes ont démontré «que ni les sources d’eau internes, ni les sources d’eau atmosphériques n’étaient réalistes». Comme d'autre part, «il n’y a aucune signature d’eau dans les mesures thermiques», finalement l'origine de ces écoulements restait jusqu'ici mystérieuse.
Dans ce contexte, l'étude ici présentée propose «un nouveau mécanisme basé sur la pompe de Knudsen qui est «seulement actif dans les endroits les plus chauds de Mars» et «ne requiert pas d’eau liquide». Ce mécanisme, «dû à l'éclairement solaire sur un matériau granulaire», fait qu'en raison des variations de température dans le sol, «le gaz contenu dans les pores s’écoule»: ainsi, «durant les quelques minutes après l’apparition de l’ombre d’un rocher, l’écoulement de gaz est suffisamment rapide pour qu’il puisse déstabiliser le matériau granulaire et créer un écoulement».
L'activité prédite par ce processus, qui «a été modélisé numériquement», est tout à fait compatible avec les activités des RSL observées. Ainsi, au bout du compte, cette étude, qui écarte l'hypothèse de la présence aujourd’hui d'eau liquide sur Mars et donc «la possibilité de trouver de la vie actuellement sur la Planète Rouge», dresse surtout «le portrait d'une planète inhospitalière pour l'exploration humaine».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Baade’s window and APOGEE: Metallicities, ages, and chemical abundances» ont été publiés dans la revue Astronomy & Astrophysics, a permis de découvrir, grâce aux performances du relevé APOGEE (SDSS-III) qu'une fraction significative d'étoiles du bulbe appartient à une population jeune, alors que jusqu'ici, l’âge du bulbe galactique était estimé à environ 10 milliards d'années, ce qui correspond à une population stellaire ancienne.
Rappelons tout d'abord qu'au cours de la dernière décennie, «des progrès significatifs ont été accomplis dans la compréhension du bulbe galactique alors que beaucoup de questions restent en suspens concernant la nature du cœur de notre galaxie». Dans ce contexte, APOGEE a été «le premier relevé spectroscopique à large échelle en haute résolution de la population stellaire de la Voie Lactée».
L'étude ici présentée a été réalisée «sur la comparaison des paramètres stellaires et des abondances chimiques individuelles (éléments alpha, éléments de pic de fer) des géantes M dans la fenêtre du Baade». APOGEE «est capable de mesurer les âges individuels des étoiles, une mesure primordiale pour la compréhension de l’évolution de notre Voie Lactée» du fait que «les abondances de carbone et d'azote sont sensibles à la masse stellaire et donc à l’âge de chaque population d’étoiles».
Il est ainsi apparu «qu'une fraction significative d'étoiles du bulbe appartient à une population jeune» (les étoiles riches en métal sont principalement des étoiles jeunes, tandis que les étoiles pauvres en métal appartiennent à l'ancienne population). Ainsi, «les résultats actuels montrent un accord remarquable» avec le modèle de Haywood et al. (2016) qui explique que «cette population jeune s’est formée en raison des instabilités dynamiques dans le disque et après une période de "quenching" où la formation d'étoiles s'est arrêtée».
Pour sa part, APOGEE-2, dont les premières observations «ont été lancées en mars 2017», va «continuer à observer les parties internes de la Galaxie avec le télescope Pont de l'Observatoire Las Campanas, au Chili». Ainsi, avec les observations de APOGEE-2 actuellement en cours il sera «possible d’obtenir une cartographie complète des âges dans le bulbe galactique» de sorte que ces observations permettront «enfin de valider les modèles de formation et d’évolution de notre Voie Lactée».
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