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    Une étude, dont les résultats intitulés «Diurnal cycle of ozone throughout the troposphere over Frankfurt as measured by MOZAIC-IAGOS commercial aircraft» ont été publiés dans la revue Elementa Science of the Anthropocene, a permis, pour la première fois, de mesurer le cycle diurne de l’ozone sur l’ensemble de la troposphère au-dessus de Francfort, en agrégeant des données obtenues par le programme IAGOS (In-service aircraft for a global observing system).

     

    Rappelons tout d'abord que «l'ozone présente un fort cycle diurne dans les basses couches de l’atmosphère», un cycle «lié aux sources dans la journée et aux processus de destruction durant la nuit, ces derniers étant principalement dus au monoxyde d'azote (NO) nocturne et au dépôt sec». Cependant «si le cycle diurne de l’ozone dans la basse atmosphère, lié aux sources de pollution», est connu, «il n’en est pas de même au-dessus, dans la troposphère dite libre» où il est supposé «faible ou inexistant, en raison de taux de production chimique plus faibles» que dans la couche limite.

     

    Afin de lever les incertitudes existantes, découlant de «l’absence de données permettant de décrire ce cycle diurne au-dessus des premiers mille mètres de l’atmosphère», l'étude ici présentée a reconstitué «le cycle diurne de l’ozone à différentes altitudes dans la troposphère» en s'appuyant «sur les données du programme IAGOS/MOZAIC (In-service aircraft for a global observing system), en particulier sur celles enregistrées par plusieurs avions de ligne instrumentés atterrissant et décollant quotidiennement de Francfort à différentes heures de la journée». Ainsi, «21 000 profils verticaux des concentrations d’ozone entre 1994 et 2012 (soit 98 par mois en moyenne)» ont pu être agrégés.



    Il est alors apparu que «les variations diurnes de l’ozone sont statistiquement significatives dans une grande partie de la troposphère» et que «les fortes variations observées dans la couche limite (déjà bien connues) s’estompent rapidement avec l’altitude» puisqu'elles «représentent 10-30% de la moyenne du signal à la surface, mais moins de 4 % au-delà de 2 km».

     

    De plus, «en termes de tendances à moyen terme», il a été constaté que «le cycle diurne de l’ozone troposphérique a été davantage affecté dans la couche limite qu’en altitude, notamment au travers d’une augmentation des concentrations nocturnes vraisemblablement liée aux réductions d’émission des oxydes d'azote».

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Connecting the dots: a correlation between ionizing radiation and cloud mass-loss rate traced by optical integral field spectroscopy» sont publiés dans la revuMNRAS et disponibles en pdf, a permis, grâce à l'instrument MUSE, de conclure que les piliers de la Nébuleuse de la Carène correspondent à des piliers de la destruction par opposition aux célèbres Piliers de la Création de la Nébuleuse de l’Aigle.

     

    Rappelons tout d'abord que «l'énorme potentiel de MUSE repose sur sa capacité à générer, au même instant, des milliers d’images de la nébuleuse à des longueurs d’onde différentes» de sorte qu'il est possible de «cartographier les propriétés physiques et chimiques de la matière en différentes zones de la nébuleuse».

     

    Pour ce qui concerne la Nébuleuse de la Carène, les nouvelles images obtenues montrent «diverses structures semblables à des flèches et des piliers» produites «par de vastes nuages de gaz et de poussière» de ce «site de formation stellaire situé à quelques 7500 années-lumière de la Terre». Ces images ont été combinées à «des images de semblables structures, tels les célèbres Piliers de la Création de la Nébuleuse de l’Aigle ou les formations observées dans NGC 3603» («à ce jour, le nombre total de piliers observés s’élève à dix»).

     

    Ces comparaisons ont ainsi «permis d’établir un lien entre le rayonnement émis par les étoiles massives proches et la structure même des piliers». Plus précisément, «la formation d’une étoile massive s’accompagne de la destruction du nuage à partir duquel elle s’est constituée» (en particulier, «ces étoiles sont connues pour émettre de grandes quantités de rayonnements puissants et ionisants» qui peuvent arracher les électrons de leurs atomes).

     

    L’effet de «ce rayonnement énergétique sur les piliers (un phénomène baptisé photoévaporation, au cours duquel le gaz s’ionise puis se disperse au loin)» a été analysé dans le cadre de l'étude ici présentée. Il apparaît ainsi que la perte de masse des piliers figure «parmi les conséquences de la photoévaporation». De plus, «une relation directe de cause à effet entre la quantité de rayonnement ionisant émise par les étoiles proches et la dissipation des piliers» a été mise en évidence.

     

    Notons néanmoins que si «les piliers semblent denses», en réalité «les nuages de gaz et de poussière qui constituent les nébuleuses sont très diffus». Il est donc, en fait, possible «que le rayonnement ainsi que les vents stellaires issus des étoiles massives contribuent à la création de zones de densité plus élevée au sein des piliers, susceptibles de donner naissance à de nouvelles étoiles».

     

    En tout cas, les «nouvelles observations spectaculaires de vastes structures en forme de piliers situées au cœur de la Nébuleuse de la Carène», effectuées au moyen de l’instrument MUSE du VLT de l’ESO, laissent penser que, dans ce cas, il s’agit «de piliers de la destruction – par opposition aux célèbres Piliers de la Création de la Nébuleuse de l’Aigle, de semblable facture».

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Close stellar conjunctions of α Centauri A and B until 2050» ont été publiés dans la revue Astronomy & Astrophysics, a permis de déterminer qu'une conjonction remarquable de l'étoile A de l'étoile triple Alpha Centauri avec 2MASS 14392160-6049528 (S5), une étoile plus éloignée, devrait se produire en 2028, à une séparation de seulement 15 millièmes de seconde d'angle (soit l'équivalent de la taille apparente d'une pièce d'un euro observée à 300 km de distance).

     

    Rappelons que l'étoile triple Alpha Centauri, qui «est notre plus proche voisine», comporte «deux étoiles similaires au Soleil (A et B) ainsi que l'étoile naine rouge Proxima autour de laquelle une planète de faible masse vient d'être découverte». C'est en utilisant des observations de plusieurs instruments, que la trajectoire apparente de Alpha Cen A et B a pu être établie sur le fond stellaire.

     

    Comme «la masse de l'étoile Alpha Cen A déforme l'espace-temps autour d'elle», sa présence très proche «va affecter la position apparente et la forme de l'étoile S5 lorsqu'elle rentrera dans son anneau d'Einstein». Pour observer cet événement, qui aura lieu dans un peu plus de 11 ans, «le télescope géant E-ELT européen sera en première ligne, sa mise en service étant prévue en 2025 juste à temps pour la conjonction».

     

    De plus, «des observations avec ALMA et l’instrument GRAVITY du VLTI» devraient permettre de «mesurer la distance de Alpha Centauri avec une précision 10 à 100 fois supérieure à ce qui est possible aujourd’hui». Enfin, il sera aussi possible de détecter des «planètes massives au voisinage de Alpha Cen par leur perturbation gravitationnelle sur la position apparente des étoiles de fond au cours de l’approche».

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Under the Skin of a Lion: Unique Evidence of Upper Paleolithic Exploitation and Use of Cave Lion (Panthera spelaea) from the Lower Gallery of La Garma (Spain)» ont été publiés dans la revue PLOS ONE, laisse penser, à partir de recherches menée dans la grotte de Garma, au Nord de l’Espagne, qu'en 14000 ans av. J-C, au Pléistocène supérieur, l’homme, qui a côtoyé bon nombre de grands carnivores, ne les chassait pas seulement pour se nourrir, mais aussi pour répondre à un but culturel et symbolique.

     

    Indiquons tout d'abord que la grotte de Garma, «constituée de 300 mètres de galeries rectilignes», est «connue pour avoir accueilli des rituels humains». Comme «l'entrée fut bloquée pendant le Pléistocène supérieur», cela «empêcha toute sédimentation, gardant le sol paléolithique d’origine intact».

     

    Notons également que «la plupart des matériaux retrouvés dans cette grotte sont des restes d’animaux, et notamment des phalanges de lions des cavernes, Panthera spelaea fossilis, espèce considérée comme la plus grande espèce de lions ayant jamais foulé la terre». En outre, il est apparu que les os récupérés «portaient pratiquement tous des marques (traits, déchirures) visiblement effectuées au silex», un genre de traces «typique d’une technique que l’on retrouve toujours chez les chasseurs modernes» qui consiste à retirer la peau de l’animal «de manière à ce que les griffes restent accrochées à celle-ci».

     

    Enfin, «la distribution de ces phalanges montre que les peaux, d’ordinaire utilisées comme vêtements, étaient alors employées comme ornement de sol». L'hypothèse «que ces peaux n’étaient pas utilisées uniquement comme couverture de sol mais également comme trophées» est étayée par «le faible nombre d’os retrouvés et la présence de peaux à seulement certains endroits de la grotte».

     

    Alors que «beaucoup de fossiles datant du Pléistocène supérieur» ont été retrouvés en Europe, c'est la première fois, qu'il existe des preuves du rôle des hommes dans leur accumulation et dans la transformation des os. Cependant, du fait que «peu de fossiles de lions ont été retrouvés», il semble que «cette chasse était exceptionnelle et avait un but uniquement symbolique, puisque le lion représente la puissance et la mythification du danger».

     

    Comme ces restes de lions des cavernes sont les derniers à avoir été découverts (une datation au carbone 14 indique que «ces phalanges seraient âgées de 14500-14000 av. J-C»), il est probable que les lions des cavernes se sont éteints «peu de temps après» et que l’homme a «pu participer à l’extinction de ces animaux, bien que les chasses semblaient être des événements rares».

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Photonic multilayer structure of Begonia chloroplasts enhances photosynthetic efficiency» ont été publiés dans la revue Nature Plants, révèle que Begonia pavonina, qui reflète la lumière bleue, améliore, grâce à un effet quantique, sa fonction photosynthétique.

     

    Rappelons tout d'abord que Begonia pavonina «est une variété de bégonias qui pousse en altitude dans les forêts tropicales du sud-est asiatique et principalement en Malaisie». Son nom de bégonia paon lui vient du fait que «la couleur de ses feuilles bleu métal» évoque «l'iridescence des plumes de paon».

     

    Ce bégonia prospère dans la nature, «sous le couvert épais des espèces végétales tropicales qui occultent presque toute la lumière du Soleil». La plante, qui «exploite au maximum le peu de lumière qu'elle reçoit», est adaptée à cette faible luminosité, grâce à ses chloroplastes.

     

    Plus précisément, les chloroplastes, qui sont, au cœur des feuilles, «les usines chargées de transformer la lumière du Soleil en énergie chimique» (photosynthèse), contiennent «des petites membranes réunies en piles appelées thylakoïdes dont le rôle est d'absorber la lumière». Or, alors qu'habituellement, «les piles de thylakoïdes ont une taille variable et une répartition aléatoire dans les chloroplastes», l'examen au microscope électronique des chloroplastes du bégonia paon indique qu'ils «se composent de piles uniformes de trois à quatre thylakoïdes régulièrement espacées».

     

    Ces véritables cristaux photoniques sont «capables de modifier la propagation de la lumière en leur sein»: d'une part, cette disposition «favorise l'absorption de la partie vert-rouge du spectre lumineux» et, d'autre part, elle «reflète fortement les longueurs d'onde associées à la lumière bleue, ce qui explique la coloration des feuilles». En fait, «cette perte de lumière bleue n'est pas gênante», car «dans les forêts malaisiennes, la partie bleue du spectre est filtrée par la canopée et n'atteint pratiquement pas le sol à l'inverse de la lumière verte qui parvient jusqu'à la plante».

     

    De plus, il est apparu «que dans les chloroplastes la lumière verte était ralentie, un effet quantique appelé lumière lente» qui permet «une meilleure absorption de cette dernière» («l'amélioration du rendement de la photosynthèse est de 5 à 10%»). Il en ressort que les chloroplastes, «habituellement considérés comme une machinerie cellulaire dont le rôle est de convertir la lumière en énergie», doivent désormais être aussi considérés «comme des structures qui contrôlent la propagation et la capture de la lumière».

     

     


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