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    Une étude, dont les résultats intitulés «A Study of Hypermethylated Circulating Tumor DNA as a Universal Colorectal Cancer Biomarker» ont été publiés dans la revue Clinical Chemistry, a permis de montrer que l'analyse de modifications épigénétiques, en l'occurrence l'hyperméthylation des gènes WIF1 et/ou NPY, pourrait être utilisée comme marqueur universel pour le suivi de l'ADN tumoral circulant dans le sang des patients atteints de cancer colorectal.

     

    Rappelons tout d'abord que, ces dernières années, «la biopsie liquide qui consiste à analyser les marqueurs génétiques du cancer présents dans le sang du patient, plutôt que la tumeur» est devenue fréquente. Cette méthode, qui a «l’avantage d’être non invasive», propose «une cartographie précise de l’état d’avancement des tumeurs d’un patient en analysant l’ADN relargué et diffusé dans le sang par ces dernières». D'autre part, «il a été prouvé récemment que des mutations dans l’ADN des tumeurs pouvaient être responsables de la résistance à certaines thérapies».

     

    Pour sa part, l'étude ici présentée s'est focalisée sur le cancer colorectal (CCR). Des recherches précédentes avaient «montré qu’une très grande diversité de marqueurs génétiques est présente dans les tumeurs, ce qui en rend l’analyse complexe voire impossible», car il a été, par exemple, estimé «qu’il fallait une trentaine de tests différents pour suivre un peu plus de la moitié des patients» présents dans la cohorte qui était suivie et pour «l'autre moitié des patients présentant des mutations rares, voire uniques, il aurait fallu développer quasiment un test pour chaque patient».

     

    Comme il était «nécessaire de trouver des marqueurs qui puissent être universels et qui permettraient de suivre un maximum de patients avec un minimum de tests», il a été « procédé à une analyse sanguine de patients atteints de cancer par la méthode de PCR digitale en microgouttelettes», une méthode qui «consiste à diviser un échantillon biologique en millions de compartiments microscopiques (ici des gouttelettes de quelques picolitres) de sorte que chaque compartiment ne contienne pas plus d’un ADN cible». De ce fait, chaque ADN cible peut alors «être testé individuellement permettant d’atteindre une sensibilité et une précision inaccessible par les méthodes conventionnelles».

     

    Grâce à cette démarche, il est apparu que «l’hyperméthylation des gènes WIF1 et/ou NPY était détectable dans 100% des tumeurs, qu’elles soient localisées ou métastatiques» et que «ces marqueurs pouvaient également être détectés dans le sang des patients».

     

    Comme il a été constaté «que la détection de l’ADN tumoral circulant et de ses évolutions par le suivi d’une mutation particulière ou de ces hyperméthylations étaient complètement corrélés», ces observations ont «permis de conclure que la caractérisation de ces marqueurs de méthylation pourrait permettre de suivre l’ensemble des patients de la cohorte citée précédemment».

     

    En résumé, cette étude prouve que «l’on peut aussi bien suivre l’efficacité d’un traitement chez des patients atteints de cancers avancés» que «détecter d’éventuelles récidives plus précocement que les méthodes couramment utilisées».

     

     


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    Deux études, dont les résultats intitulés respectivement «Solar Obliquity Induced by Planet Nine» et «The inclination of the planetary system relative to the solar equator may be explained by the presence of Planet 9» sont d'ores et déjà disponibles en pdf sur arxiv.org, ont permis d'établir que l'hypothétique neuvième planète du Système solaire possède toutes les caractéristiques pour résoudre l’énigme de Kuiper.

     

    Rappelons tout d'abord qu'en janvier 2016 un article publié dans The Astronomical Journal déduisait de l'analyse des caractéristiques des orbites d’objets transneptuniens la présence d’une géante gazeuse comparable en masse et en taille à Neptune, à plus de 30 milliards de kilomètres du Soleil.

     

    Pour leur part, les deux études ici présentées, «dont les conclusions sont très similaires», apportent de nouveaux éléments pour confirmer l’existence de cette neuvième planète en montrant qu'elle peut résoudre l'énigme de Kuiper qui concerne «l’inclinaison des plans orbitaux des planètes du Système solaire».

     

    Plus précisément, les angles que font les plans orbitaux des planètes «avec celui passant par l’équateur du Soleil sont d’environ 6 degrés», ce qui «n’est pas normal selon les mécaniciens célestes». Cette anomalie indique qu'il faut prendre en compte «une force supplémentaire hors du Système solaire».

     

    Alors que, jusqu'ici, on avait expliqué cette anomalie en faisant intervenir le passage, dans un passé lointain, «d’une étoile ou d’un nuage massif pas très loin du Système solaire qui, de par leurs perturbations gravitationnelles, aurait fait basculer le plan des orbites des planètes du Système solaire», les deux études démontrent donc que la neuvième planète pourrait bien en être responsable.

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Pre-Columbian monkey tools» ont été publiés dans la revue Current Biology, démontre par l'archéologie qu'en Amérique du Sud, les singes capucins utilisent depuis au moins 700 ans des pierres judicieusement choisies pour ouvrir des noix à la coque trop dure pour leurs dents.

     

    Rappelons tout d'abord que les capucins*, «souvent appelés sapajous» («Sapajus libidinosus, anciennement Cebus libidinosus ou Cebus apella libidinosus»), sont «des petits singes agiles d’Amérique du Sud», connus «pour leur habilité et leur sociabilité, et aussi pour leur savoir-faire en matière de fabrication de casse-noix» puisqu'ils «sont capables d’apporter là où ils en ont besoin des cailloux bien choisis pour s’en servir de marteaux, utilisés sur de grosses pierres bien plates».

     

    Jusqu'ici, l'étude archéologique de telles technologies animales n'avait été menée à bien qu'une seule fois: plus précisément «en 2007, le Canadien Julio Mercader et l’Allemand Christophe Boesch avaient cherché (et trouvé) des pierres utilisées comme casse-noix par des chimpanzés dans la forêt de Taï, en Côte d’ivoire, à une époque ancienne, en l’occurrence 4.000 ans».

     

    L'étude ici présentée est donc la deuxième de ce genre: elle rapporte la découverte au Brésil de pierres «assimilables aux 'marteaux' et aux 'enclumes' des capucins actuels mais dans des sédiments qui les datent de 700 ans au moins». Ainsi, c'est la première fois qu'un ensemble «d’outils de pierre créé par un animal non humain» est décrit en dehors de l’Afrique en appliquant des techniques archéologiques.

     

     

    Lien externe complémentaire (source Wikipedia)

    * Cebus

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Visual guidance of forward flight in hummingbirds reveals control based on image features instead of pattern velocity» ont été publiés dans la revue PNAS, laisse penser que les colibris ont une manière de traiter les informations visuelles jamais observée ailleurs dans le règne animal.

     

    Notons tout d'abord que les colibris*, qui se déplacent «à une vitesse folle dans une végétation très dense tout en évitant les obstacles», sont capables «d'avoir des pointes de vitesse à 90 km/h pour un poids avoisinant les 4 grammes». Comme «leur poids est trop élevé pour qu'ils meurent en percutant de la végétation, contrairement aux mouches qui pèsent environ 1 milligramme», le risque premier pour ces oiseaux, dans un environnement dense, «est d'entrer en collision avec un autre oiseau».

     

    En vue de découvrir «de quelle façon ces animaux réussissent à adapter leur vol en fonction des obstacles présents dans l'environnement», le colibri soumis à l'expérience a été placé dans une pièce possédant huit caméras afin d'observer l'ensemble des mouvements de l'oiseau. Pour donner à cet animal «une impression de vitesse», des bandes de lumière horizontales ont été projetées sur les murs de la salle.

     

    Du fait que ces bandes pouvaient descendre ou monter, elles donnaient à l'oiseau «l'impression d'un mouvement vertical» de sorte que «ce dernier, pensant involontairement monter ou descendre, a changé spontanément d'altitude afin de rétablir son vol»: cette correction a pour objectif de permettre au colibri «d'éviter de s'écraser sur le sol ou de voler à trop haute altitude».

     

    Dans une autre expérience, où les bandes projetées sur les murs étaient fixes avec la particularité que «sur l'un des pans, les motifs étaient étroits alors que sur l'autre, ils étaient beaucoup plus larges», il est apparu que «le colibri s'éloignait des bandes lumineuses larges pour s'approcher de celles situées à l'opposé».

     

    L'hypothèse avancée pour expliquer ce comportement est que «les colibris se serviraient de 'l'expansion visuelle', c'est-à-dire de la taille d'un 'objet' pour estimer sa distance». Cette réaction part du principe qu'un objet plus gros est plus proche et qu'il y a alors un risque de collision: donc, en préférant se rapprocher des bandes plus fines, les oiseaux indiquent que, pour eux, elles «sont plus lointaines que les bandes larges».

     

    L'originalité des colibris pour traiter les informations visuelles a été soupçonnée car l'expérience, visant à prouver l'hypothèse que ces petits oiseaux se servaient «de la vitesse apparente des objets pour en apprécier la distance, comme le font les abeilles» et les êtres humains, s'est révélée négative. Cette hypothèse reposait sur l'observation qu'en voiture «nous savons qu'un poteau électrique qui défile plus rapidement qu'un autre devant notre champ de vision est plus proche». Elle a été exclue pour le colibri car lorsqu'une expérience a «mimé ce type de mouvement dans la pièce, le colibri n'a présenté aucune réaction».

     

    En conséquence, cette étude suggère que la technique employée par les colibris, «jamais observée ailleurs dans le règne animal», leur «permettrait d'avoir un vol plus précis que les insectes».

     

     

    Lien externe complémentaire (source Wikipedia)

    * Colibri

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Cospeciation of gut microbiota with hominids» ont été publiés dans la revue Science, a permis de découvrir que certaines bactéries dans nos intestins remontent à au moins quinze millions d'années, autrement dit ces bactéries intestinales humaines descendent directement de celles qui vivaient dans les intestins de nos ancêtres communs avec les singes.

     

    En fait, on savait «depuis longtemps que les humains et nos plus proches cousins, les grands singes» abritent dans leurs intestins ces bactéries, qui ont un rôle important puisqu'elles «contribuent aux premiers stades de développement de nos intestins, entraînent notre système immunitaire à combattre des agents pathogènes et pourraient même affecter notre humeur et comportement». Cependant, les questions qui se posaient étaient de déterminer «d'où viennent ces bactéries, de notre environnement ou de notre évolution» et de pouvoir dire depuis «combien de temps les lignées ont persisté».

     

    Dans le cadre de cette étude, «des échantillons fécaux de chimpanzés, de bonobos et gorilles qui vivent à l'état sauvage en Afrique et de personnes aux États-Unis» ont été analysés, car «des fossiles et des indices génétiques ont permis d'établir que ces quatre espèces d'hominidés ont toutes évolué à partir d'un ancêtre commun qui vivaient il y a plus de dix millions d'années».

     

    Le séquençage génétique a permis d'étudier «toutes les différentes versions d'un gène bactérien présent dans tous les échantillons fécaux». Ces données ont abouti à la reconstruction des arbres de l'évolution «des trois groupes de bactéries intestinales qui forment plus de 20% du microbiome humain». Il est ainsi apparu que «deux de ces groupes ont une évolution similaire à celle des hominidés».

     

    Ainsi «alors que les humains et les grands singes ont évolué dans des espèces distinctes à partir d'un ancêtre commun, les bactéries présentes dans les intestins de ce dernier ont également évolué dans des souches différentes»: plus précisément, «le premier clivage des bactéries intestinales s'est produit il y a environ 15,6 millions d'années quand la lignée des gorilles a divergé de celle des autres hominidés», tandis que «la seconde séparation est intervenue il y a 5,3 millions d'années au moment où la branche humaine s'est séparée de celles des chimpanzés et des bonobos».

     

     


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