-
Une étude, dont les résultats intitulés «A precessing molecular jet signaling an obscured, growing supermassive black hole in NGC1377?» sont publiés dans la revue Astronomy & Astrophysics et disponibles en pdf sur arxiv.org, a permis, grâce à ALMA, de découvrir un jet moléculaire froid en provenance d'un trou noir au cœur de la galaxie NGC 1377, située à environ 70 millions d'années-lumière de la Voie lactée, dans la constellation de l’Eridan: cette observation aide à mieux comprendre comment les trous noirs supermassifs grandissent en absorbant de la matière.
Plus précisément, le réseau ALMA a révélé «la présence d’un jet de matière froide de 500 années-lumière de long et de 60 années-lumière de large» qui apparaît incontestablement émis par un trou noir supermassif. Cependant, ce jet «n'est pas composé de particules chargées allant presque à la vitesse de la lumière, comme dans les jets des quasars et autres noyaux actifs de galaxies», mais «contient des molécules, lesquelles se déplacent à environ 220 kilomètres par seconde».
Les calculs indiquent «qu’environ deux millions de masses solaires avaient été éjectées du centre de NGC 1377 par le trou noir il y a environ un demi-million d’années», ce qui signale «un processus d’accrétion rapide mais avec du gaz relativement froid et donc peu lumineux». Cette observation, qui indique que le trou noir engouffre de grandes quantités de matière, conduit à le créditer d'une croissance rapide.
De plus, comme le jet détecté par ALMA «est déformé en spirale» ce qui signifie «que la source effectue un mouvement de précession», une hypothèse avancée pour expliquer ce phénomène «fait intervenir deux trous noirs supermassifs proches»: ainsi, ce serait le champ de gravité de l’un des trous noirs qui «perturberait le mouvement du second, peut-être de son disque d'accrétion, celui qui est la source du jet découvert».
votre commentaire -
Une étude, dont les résultats intitulés «Phototactic guidance of a tissue-engineered soft-robotic ray» ont été publiés dans la revue Science, a abouti à la création d'une raie robotisée miniature (16,3 mm de long pour seulement 10 grammes) pilotable à l'aide de rayons lumineux. Cette réalisation ouvre potentiellement la voie à la fabrication de machines biologiques et constitue un pas appréciable vers le développement en laboratoire d'un véritable cœur fonctionnel.
Ce robot mou comporte quatre couches successives: tout d'abord «un squelette d'or qui va contraindre les mouvements du robot est pris en sandwich entre deux couches de polymère élastique, puis, «sur cette triple couche», de jeunes cellules musculaires «prélevées sur des embryons de rats âgés de deux jours» sont «soigneusement déposées».
De plus, «des molécules de fibronectine déposées sur le support permettent de guider la croissance des cellules de manière à orienter correctement les futures fibres musculaires du robot». Celles-ci, tirant leur énergie «du milieu nutritif dans lequel baigne le robot», vont croître «pendant une semaine jusqu'à former de petits muscles fonctionnels».
C'est une modification génétique qui permet de stimuler et de contrôler la contraction de ces muscles. Plus précisément, «un gène codant pour une protéine 'photo-activable' qui rend les muscles sensibles à la lumière bleue» a été au préalable introduit dans les cellules, de sorte que «lorsque la lumière vient les frapper, les cellules se contractent et génèrent une ondulation de l'élastomère qui part de la tête du robot, vers son aiguillon caudal».
Ce mouvement répétitif, qui ressemble à celui des nageoires des raies, déplace alors le robot vers l'avant «à la vitesse de 3,2 millimètres par seconde». Pour faire tourner «ce robot raie» et modifier sa trajectoire, «il suffit d'appliquer une fréquence lumineuse plus importante d'un côté», ce qui accélère les mouvements musculaires du robot du côté en question.
Notons que, comme une fois contracté un muscle reste normalement dans cet état «tant qu'aucune action mécanique ne vient l'étirer à nouveau» (ce qui explique que «les muscles moteurs fonctionnent presque toujours par paire»), l'astuce a consisté à donner ce rôle d'élongateur au squelette d'or de la machine «qui agit comme un ressort» et ramène «mécaniquement le muscle à sa position initiale après sa contraction».
votre commentaire -
Une étude, dont les résultats intitulés «The quiescent intracluster medium in the core of the Perseus cluster» sont publiés dans la revue Nature, a permis, grâce aux données du satellite Hitomi, de décrire comment l'activité d'un trou noir supermassif peut limiter le processus de formation stellaire.
Rappelons tout d'abord que Hitomi (Astro-H) «développé par le Japon en coopération avec la NASA» avait pour mission d'étudier, entre autres, les amas de galaxies et les trous noirs «à l'aide d'instruments sensibles aux rayons X». Malheureusement, le contrôle de «ce volumineux satellite (2,7 tonnes, 14 mètres de long)», qui avait été«lancé le 17 février 2016», a été perdu dès le 26 mars 2016.
Cependant, les observations qu'il a pu effectuer pendant trois jours en direction d'une zone du ciel comprenant deux gigantesques amas ouverts, «connue sous le nom de 'double amas de Persée' *», ont pu fournir des données utilisées dans l'étude ici présentée. Alors que cette zone riche en gaz est sensée être une pépinière d'étoiles, il est apparu que «la présence d'un gigantesque trou noir supermassif situé entre les deux amas» s'y oppose.
Plus précisément, ce trou noir supermassif, qui «émet de véritables bulles de plasma d'une température de l'ordre de 50 millions de degrés, et réchauffe ainsi l'environnement», entraine un «extraordinaire brassage» que prouve les très différentes vitesses de déplacement du plasma. Il en découle qu'en raison de la turbulence de cet environnement «une sphère de gaz ne parvient pas à s'isoler pour s'effondrer sur elle-même» pour former une protoétoile.
Lien externe complémentaire (source Wikipedia)
votre commentaire -
Une étude, dont les résultats intitulés «Direct imaging discovery of a Jovian exoplanet within a triple-star system» sont publiés dans la revue Science, a permis de capter, au moyen de l'instrument SPHERE installé sur le Très Grand Télescope de l'ESO, l'image de HD 131399Ab, une planète décrivant une orbite excentrée à l'intérieur d'un système d'étoiles triple, situé à quelque 320 années lumière de la Terre dans la constellation du Centaure.
Le monde de HD 131399Ab est bien plus étrange que celui de Tatooine, la planète d'origine de Luke Skywalker dans la saga Star Wars «dont le ciel abritait deux soleils», car sur cette exoplanète «se succèdent trois levers et couchers de soleils quotidiens selon les saisons, dont la durée excède l'échelle de vie humaine» («Pendant environ la moitié de son parcours orbital (qui dure 550 années terrestres), trois étoiles sont visibles dans le ciel : les deux étoiles les plus faiblement lumineuses restent toujours très proches l'une de l'autre et leur distance angulaire à l'étoile la plus brillante varie en apparence tout au long de l'année»). L'orbite de cette exoplanète «autour de la plus brillante des trois étoiles est de loin la plus excentrique observée à ce jour au sein d'un système d'étoiles multiple».
Âgée de 16 millions d'années seulement, HD 131399Ab «est l'une des plus jeunes exoplanètes découvertes à ce jour, et l'une des toutes premières à avoir fait l'objet d'une imagerie directe». Elle est aussi «l'une des exoplanètes les plus froides et les moins massives détectées au moyen de l'imagerie directe», car «sa température de surface avoisine les 580 degrés Celsius et sa masse est estimée à quatre masses de Jupiter».
En attendant que de nouvelles observations permettent de mieux préciser «la trajectoire qu'emprunte la planète entre ses étoiles hôtes», d'ores et déjà un scénario est esquissé. Autour de HD 131399A, l'étoile la plus brillante, qui «semble être dotée d'une masse 80% supérieure à celle du Soleil», gravitent «deux étoiles moins massives notées B et C» à quelque «300 unités astronomiques (ua) de distance (soit trois cents fois la distance Terre-Soleil)». B et C, qui «sont, à l'image du Soleil et de Saturne, éloignées de 10 unités astronomiques», virevoltent «l'une autour de l'autre, à l'instar d'une haltère en rotation». De son côté, «la planète HD 131399Ab gravite autour de l'étoile A et décrit une orbite dont le rayon avoisine les 80 ua (soit le double de la distance de Pluton au Soleil)».
votre commentaire -
Une étude, dont les résultats intitulés «End-Cretaceous extinction in Antarctica linked to both Deccan volcanism and meteorite impact via climate change» ont été publiés dans la revue Nature Communications, confirme qu'un changement climatique lié aux éruptions volcaniques du Deccan (ouest de l'Inde) survenu avant la chute de la météorite sur le Yucatan (souvent présentée comme la grande responsable de l'éradication des dinosaures), a contribué à l'extinction des dinosaures non aviaires et des trois quarts des espèces de la planète à la fin du Crétacé (crise KT).
L'étude ici présentée a entrepris d'analyser «ce qui s'était passé à ce moment-là sur l'île Seymour, située dans l'Antarctique». Il est ainsi apparu que «dix des 24 espèces de mollusques présentes sur l'île» se sont évanouies bien avant la chute de la météorite sur le Yucatan (Mexique). En fait, leur disparition est concomitante des éruptions du Deccan, «qui ont provoqué le rejet d'énormes quantités de cendres, de poussières mais aussi de dioxyde de carbone dans l'air».
Par contre, «l'extinction des 14 autres espèces de mollusques» est «contemporaine du moment où la Terre a été frappée par cet objet venu du ciel, à la fin du Crétacé» qui «a lui aussi déclenché un réchauffement climatique».
Pour établir «que les extinctions de masse de la fin du Crétacé avaient été provoquées par une combinaison d'activité volcanique et de l'impact de la météorite, assénant un double coup de poing aux dinosaures», l'étude a analysé «la composition chimique de 29 coquillages fossilisés qui vivaient dans la période comprise entre 65,5 millions d'années et 69 millions d'années sur l'île Seymour».
Il a été ainsi constaté «que les températures de l'océan antarctique avaient augmenté d'environ 7,8 degrés Celsius après des éruptions volcaniques dans l'ouest de l'Inde, qui ont duré des milliers d'années et ont répandu des gaz toxiques dans l'air». Puis, «le thermomètre a de nouveau augmenté soudainement de 1,1 degré Celsius environ 150.000 ans plus tard, correspondant à la chute de la météorite de Chicxulub au Mexique».
Cette étude aboutit donc à la conclusion que le réchauffement climatique découlant des éruptions du Deccan «pourrait avoir accru les pressions sur l'écosystème, le rendant plus vulnérable lors de l'arrivée de la météorite».
votre commentaire