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    Une étude, dont les résultats intitulés «Periprostatic adipocytes act as a driving force for prostate cancer progression in obesity» ont été publiés dans la revue Nature Communications, a permis de comprendre pourquoi, dans un cancer de la prostate, le tissu graisseux, qui entoure la glande prostatique, facilite, en cas d'obésité, la propagation des cellules tumorales en dehors de la prostate.

     

    Notons tout d'abord que «la prostate est entourée d'un dépôt graisseux appelé tissu adipeux périprostatique (TAPP)» qui peut être infiltré, au cours de l'évolution d'un cancer de la prostate, par les cellules tumorales. cette «étape clé de la progression de ce cancer» marque «le début d'une maladie localement avancée (le cancer peut progresser vers les organes voisins), phénomène plus fréquent dans les cas d'obésité».

     

    Comme «chez les patients obèses, la taille et le nombre de certaines cellules du TAPP, les adipocytes, sont augmentés» et comme «ces cellules sont capables de sécréter de nombreuses molécules bioactives comme les chimiokines, de petites molécules capables d'attirer d'autres cellules», cette étude a eu pour objectif de déterminer «si cette modification du TAPP était responsable de l'agressivité du cancer de la prostate chez les sujets obèses».

     

    Après avoir «montré que les sécrétions des adipocytes sont capables d'attirer les cellules tumorales prostatiques», grâce à l'analyse des chimiokines sécrétées par les adipocytes du TAPP, les acteurs impliqués, «notamment la chimiokine CCL7 qui interagit avec un de ses récepteurs, CCR3, présent à la surface des cellules tumorales prostatiques», ont pu être identifiés: ainsi, il est apparu «que la chimiokine CCL7 est diffusée à partir du TAPP vers la zone périphérique de la prostate et qu'elle attire des cellules tumorales exprimant le récepteur CCR3 vers le tissu adipeux périprostatique, porte d'entrée vers le reste du corps».

     

    Ensuite, l'influence de l'obésité sur ce mécanisme a été analysée «chez des souris obèses ayant subi un régime hyperlipidique». Dans ce cas, «la progression des tumeurs et leur dissémination hors de la prostate sont plus importantes que chez des souris de poids normal» en raison de l'augmentation de «la sécrétion de CCL7 par les adipocytes». De plus, «lorsque des cellules tumorales n'exprimant plus CCR3 sont implantées dans la prostate des souris, la progression de la tumeur et sa dissémination sont très fortement réduites, surtout chez les souris obèses».

     

    Ce même mécanisme a été également observé chez l'homme «où la sécrétion de CCL7 est aussi augmentée en cas d'obésité». Plus précisément, dans une analyse «réalisée sur plus de 100 échantillons de tumeurs humaines, les résultats montrent que les tumeurs exprimant un haut niveau de CCR3 sont plus agressives, qu'elles présentent une dissémination locale plus fréquente et sont plus résistantes au traitement».

     

    Comme des molécules ciblant CCR3 ont «déjà été développées par l'industrie pharmaceutique pour d'autres maladies», leur action sur l'agressivité du cancer de la prostate chez les personnes obèses va pouvoir être testée.

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Revised estimates for the number of human and bacteria cells in the body» ont été publiés dans la revue BioRxiv, a abouti à la conclusion que les bactéries hébergées par le corps humain seraient moins nombreuses que ce qu'on estimait jusqu'ici.

     

    Rappelons que, jusqu'à présent, on évaluait le nombre de «bactéries (présentes très majoritairement dans le tube digestif, mais aussi dans les bronches, la peau, la bouche)» à 10 fois celui des cellules du corps humain.

     

    L'étude ici présentée remet en cause ce dogme. Cette recherche a tout d'abord mis en lumière que le chiffre de «10 mille milliards de microbes», qui «élisent habituellement domicile dans notre gros intestin (côlon)» (microbiote), traîne «dans la littérature biomédicale depuis 1977» et qu’il a été «repris d’un article publié en 1972».

     

    Ainsi, «depuis tout ce temps, tout se monde se copie, sans que personne n’aille vérifier ce qu’il en est vraiment sur la base des données disponibles les plus fiables et les plus récentes». L'étude a alors repris les calculs et abouti à la conclusion que «le rapport bactéries/cellules serait plus proche de 1,3/1». Autrement dit, «il y aurait sensiblement le même nombre de bactéries que de cellules humaines».

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «The shadow of the Flying Saucer: A very low temperature for large dust grains» ont été soumis dans la revue Astronomy & Astrophysics Letters et sont disponibles en pdf sur arxiv.org, a permis de mesurer la température des poussières d'un disque protoplanétaire autour d'une étoile jeune, située dans la constellation d'Ophiucus, en observant l'émission du monoxyde de carbone (CO).

     

    Le disque protoplanétaire de gaz et de poussières, qui entoure cette étoile immatriculée 2MASS J16281370-2431391, est vu pratiquement par la tranche et, en lumière visible, «seule la lumière diffusée par les poussières du disque est détectée», de sorte qu'en raison de son aspect «elle a été baptisée 'Flying Saucer' (soucoupe volante)».

     

    Dans le cadre de l'étude ici présentée, le disque a été «observé avec l'interféromètre ALMA à haute résolution angulaire (0.5 secondes d'arc)» pour «utiliser l'émission du monoxyde de carbone» en vue de le caractériser. Comme à certaines vitesses, il est apparu un signal négatif, ce phénomène a été relié «à une différence de température entre les poussières du disque et un nuage de gaz moléculaire étendu situé en arrière plan de celui-ci».

     

    Plus précisément, «l'interféromêtre ALMA ne mesure que les variations spatiales de l'intensité du signal»: «le nuage étant très étendu et uniforme, il n'apparaît pas», à part «dans la direction du disque, à la vitesse du nuage, où le disque de poussière absorbe l'émission des molécules CO du nuage moléculaire et apparaît donc en 'silhouette' sous la forme d'un signal négatif» (là, nous sommes «dans l'ombre de la 'soucoupe volante' par rapport au nuage brillant».



    Il en découle qu'en «comparant l'intensité du signal absorbé à celle de l'émission thermique des poussières du disque protoplanétaire», il est possible de mesurer directement «le rapport entre la température des poussières et celle du nuage moléculaire d'arrière-plan». Ensuite, la température de celui-ci a été mesurée au moyen de «l'antenne de 30-m de l'IRAM». Il est ainsi apparu que, à 100 unités astronomiques de l'étoile 2MASS J16281370-2431391, «les poussières ont une température de 7 K seulement, et que celle-ci décroît avec la distance à l'étoile».

     

    Il s'agit de «la première mesure directe de la température des grosses poussières (quelques fractions de millimètre de rayon) dans ces objets». Comme ces températures entre 15 à 20 K «sont beaucoup plus basses que la plupart des modèles de disques ne le prédisent à ce jour», il faut, pour expliquer un tel refroidissement, «que les propriétés des grosses poussières soient différentes de ce que l'on supposait jusqu'à présent».

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Exceptional preservation reveals gastrointestinal anatomy and evolution in early actinopterygian fishes» ont été publiés dans la revue Scientific Reports, a permis de reconstruire pour la première fois l’anatomie du tube digestif d'un Saurichthys grâce aux restes digérés et non digérés du dernier repas consommé de cet animal, retrouvés dans un fossile particulièrement bien conservé.

     

    Rappelons tout d'abord que le Saurichthys est «un poisson osseux d'environ un mètre de long, qui a vécu durant le Trias (il y a environ 240 millions d’années)». Le spécimen, dont il est question ici , a été extrait du «site de Monte San Giorgio, en Suisse, l’une des principales sources de fossiles datant du Trias moyen (-247 à -237 Ma)».

     

    A partir du contenu de son estomac «révélé sous lumière UV», la forme de l’intestin de ce poisson a pu être esquissée. Ces observations comparées à une vaste base de données «contenant des informations sur le tractus digestif de nombreux poissons actuels et éteints» a fait apparaître «que Saurichthys avait un estomac droit et un intestin contenant une valvule spirale, c’est-à-dire dont la face interne est formée de replis en spirale qui ralentissent la progression du bol alimentaire et favorise ainsi l’absorption des nutriments».

     

    Ces analyses ont abouti à mettre en lumière «des convergences inattendues avec les organes digestifs des requins et des raies modernes», en particulier, l'anatomie du tractus gastro-intestinal de Saurichthys, avec le grand nombre d’enroulements de la valvule spirale qui «permet d’augmenter la surface d’absorption digestive», indique qu'il «devait être un prédateur aussi actif que les requins modernes».

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «A prevalence of dynamo-generated magnetic fields in the cores of intermediate-mass stars» ont été publiés dans la revue Nature et sont disponibles en pdf sur arxiv.org, a permis, grâce à l'astérosismologie, de confirmer que des champs magnétiques jusqu’à 10 millions de fois supérieurs en intensité à celui de la Terre sont fréquents à l’intérieur d’étoiles à peine plus massives que notre Soleil.

     

    Rappelons tout d'abord qu'une étude précédente avait révélée récemment «qu’il existait de puissants champs magnétiques à l’intérieur de certaines géantes rouges». L'étude ici présentée, qui porte sur environ 3600 géantes rouges observées par Kepler, fait apparaître que de tels champs seraient présents dans environ 60 % de ces étoiles.

     

    Il en découle que comme ces champs «peuvent influer sur les processus se déroulant dans le cœur de ces astres, là où se produisent les réactions thermonucléaires», il faut désormais «prendre en compte leur existence dans les études de l'évolution stellaire».

     

    De plus, «comme ces champs affectent le destin des étoiles», ils doivent avoir également une influence «sur l’évolution chimique des galaxies puisque c’est dans le cœur des étoiles que se produisent les réactions de nucléosynthèse conduisant à la fabrication de noyaux lourds comme le carbone, l’oxygène, l’azote ou le fer».

     

    Enfin, ce type d'étude, grâce aux comparaisons qu'elle amène, peut déboucher sur une meilleure compréhension de «ce qui se passe dans le Soleil avec son cycle magnétique de 22 ans, toujours incompris».

     

     

     


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