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    Une étude, dont les résultats intitulés «Hyperfine structure of the cyanomethyl radical (CH2CN) in the L1544 prestellar core» ont été publiés dans la revue Astronomy & astrophysics, a permis, grâce à un relevé spectral effectué par le télescope de 30 mètres de diamètre de l’IRAM, de détecter, pour la première fois, les structures fine et hyperfine des formes ortho et para du radical cyanomethyl (CH2CN) dans le cœur L1544.

     

    Le cœur L1544, situé dans la région du Taureau à environ 450 années lumières de la Terre et considéré comme un prototype de cœurs préstellaires (étapes avant l'effondrement gravitationnel et «la formation d’une proto-étoile de type solaire»), a été analysé dans le cadre du 'Large Program' ASAI (Astrochemical Surveys at IRAM). 

     

    L'ensemble de ces travaux a permis de découvrir «un grand nombre de molécules complexes, comprenant des espèces organiques (COMs: Complex Organic Molecules) oxygénées», en particulier, «les espèces monoxyde de tricarbon (C3O), méthanol (CH3OH), acetalhehyde (CH3CHO), acide formic (HCOOH), ketene (H2CCO) et propyne (CH3CCH)» avec «des abondances entre 5 10-11 et 5 10-9».

     

    Les abondances de méthanol pourraient découler d'une photo-désorption non thermique dans la couche externe des «glaces dans lesquelles se forment le méthanol» où les photons FUV peuvent pénétrer, car «les modèles de chimie semblent confirmer que la désorption de petites quantités de methanol et d’ethene (C2H4)» suffisent à expliquer la présence de COMs «tout comme celle de l’eau, issue de la photo-désorption non thermique».

     

    En outre, alors qu'un profil complexe à ~101 GHz a été détecté, profil suspecté «d’être la structure hyperfine du radical cyanomethyl (CH2CN)», l'étude ici présentée, à la suite à des calculs spectroscopiques, a «montré la première détection de la structure fine et hyperfine des formes ortho et para de cette espèce dans le cœur L1544».

     

    Au vu de ce relevé ASAI non-biaisé, révélant «un contenu organique très riche pour le cœur L1544», «il est tentant de prédire que la chimie prébiotique est initiée dans les premières étapes de formation stellaire», en soulignant qu'il est tout de même très difficile d'envisager tous les processus chimiques permettant de synthétiser les molécules complexes au cours de la formation d’une proto-étoile de type solaire.

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «COULD JUPITER OR SATURN HAVE EJECTED A FIFTH GIANT PLANET?» ont été publiés dans la revue The Astrophysical Journal, a permis de montrer que Saturne ne peut pas avoir été responsable de l'éjection d'une éventuelle cinquième planète gazeuse qui aurait été en orbite autour du Soleil.

     

    Rappelons tout d'abord que «les éjections se produisent à la suite d’un rapprochement planétaire quand un des deux objets accélère si vite qu’il peut s’affranchir de l’attraction gravitationnelle du Soleil».

     

    Une étude récente a ainsi évoqué l'existence d'une cinquième planète géante qui pourrait expliquer la présence du noyau de la ceinture de Kuiper, cette planète géante ayant pu être éjectée hors du système solaire.

     

    L'éjection de planètes hors de systèmes planétaires est un évènement qui n'a rien d'exceptionnel, puisque, dans la Voie Lactée, plusieurs astres ont déjà été identifiés «flottant sans attache», ce qui fait dire à certains que ces planètes solitaires «pourraient être deux fois plus nombreuses que les étoiles».

     

    Afin de chercher qui de Jupiter ou de Saturne aurait pu être responsable de l'éjection de l'éventuelle cinquième planète géante, l'étude ici présentée a effectué des simulations concernant l’orbite de Callisto, une des lunes de Jupiter et celle de Japet, une lune de Saturne, en partant de l'hypothèse «qu’une éjection de planète est un événement ayant dû provoquer des perturbations significatives de l’orbite» de l'une d'entre elles.

     

    Il est ainsi apparu «que si Saturne était responsable de l’éjection de la cinquième planète, l’orbite de Japet aurait été trop perturbée» et que cette lune n'aurait plus pu «tourner aussi régulièrement autour de Saturne», tandis que l'orbite de Callisto reste compatible avec le fait que Jupiter aurait pu éjecter la cinquième planète géante.

     

    Cette étude, sans prouver l'existence de cette cinquième planète, apporte néanmoins une contribution non négligeable pour retrouver le scénario qui aurait pu conduire à son éjection hors du système solaire.

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Miocene small-bodied ape from Eurasia sheds light on hominoid evolution» ont été publiés dans la revue Science, a permis de décrire, à partir de restes fossilisés extraits en 2011 d'une couche de sédiments du site d’Abocador de Can Mata (Catalogne) datés de 11,6 millions d’années, une nouvelle espèce de singe ancestral, baptisée Pliobates cataloniae, dont la morphologie conduit à revoir le portrait de l’ancêtre commun des singes sans queue.

     

    Rappelons tout d'abord que les hominoïdes appartiennent à un groupe de primates regroupant les singes sans queue» qui s’est divisé, il y à 15 à 20 millions d’années, en deux familles: d'une part, «celle des hylobatidés, des petits singes comme les gibbons ou les siamangs» et, d'autre part, «celle des grands singes, les hominidés contenant les gorilles, les orangs-outans, les chimpanzés et les humains».

     

    Alors que, jusqu'ici, on estimait «que leur dernier ancêtre commun devait être un singe de grande taille et que les gibbons sont probablement issus d’une lignée qui a penché vers le nanisme», l'étude ici présentée remet en question cette vision. En effet, Pliobates cataloniae apparaît comme «un petit singe de 4 à 5 kilos doté d’une mosaïque de caractères primitifs et plus évolués».

     

    Plus précisément, son fossile est composé de 70 pièces osseuses dont «une grande partie du crâne, du bras gauche avec les articulations du coude et du poignet intactes». Comme «le crâne était très fragmenté et les os engoncés les uns dans les autres», ils n'ont pas été séparés mais analysés par imagerie scanner.

     

    Le modèle 3D ainsi reconstitué de la tête «révèle des caractéristiques reliant le plioabate aux gibbons» («petit cerveau, dents pointues et petites, et orbites rapprochés») et aussi «d’autres éléments le rapprochant des grands singes». En fait, ce sont «surtout les os du poignet et du coude qui indiquent une mobilité similaire à celle des grands singes».

     

    Grâce à une analyse phylogénétique détaillée de pliobate portant sur 300 caractères, il a été établi «que ce singe est relié aux deux familles et qu’il représente sans doute un descendant direct du dernier ancêtre commun des hylobatidés et des hominidés qui a vécu quelques millions d’années plus tôt». Il est ainsi apparu que le dernier ancêtre commun des hylobatidés et des grands singes devait probablement être petit et «sans doute d’apparence similaire à celle d’un gibbon».

     

    Indiquons pour finir que deux autres nouvelles espèces de primates, datées de 11,5 à 12,5 millions d’années, ont aussi été découvertes à Abocador, dont le site, il y a 10 à 15 millions d’année, était «recouvert d’une forêt parsemée de nombreux points d’eau et bénéficiait d’un climat chaud et humide», autrement dit «un environnement propice pour les hominoïdes comme le pliobate qui pouvait se déplacer d’arbres en arbres à la recherche de fruits, sa principale source de nourriture».

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «A disintegrating minor planet transiting a white dwarf» ont été publiés dans la revue Nature, a permis, grâce au satellite Kepler, d'observer très probablement la désintégration d’un gros astéroïde autour d’une étoile en fin de vie.

     

    C'est au cours de la première campagne d’observation du satellite Kepler réorienté, en 2014, vers le plan de l’écliptique, que l'analyse de WD 1145+017, une naine blanche, située au sein de la constellation de la Vierge, a mis en évidence «ce qui ressemble à un système planétaire en cours de démolition».

     

    Plus précisément, lors de cette «première nouvelle campagne de recherches, entre le 30 mai et le 21 août 2014», il est apparu que les analyses du rayonnement en provenance de cette naine blanche ont trahi la présence d'une planète miniature «déchirée par l’intense gravité, en cours de vaporisation par la lumière et tombant en pluie de roches sur son étoile».

     

    En particulier, il a été observé que les courbes de luminosité du transit de l'objet qui occulte jusqu’à 40 % de la lumière de WD 1145+017 toutes les 4 heures et demie «ne dessinent pas de grands U ou V symétriques, une des pentes étant plus allongée que l’autre, ce qui, de fait, suggère que ce corps n’est pas sphérique» et qu'il «est plutôt accompagné d’une longue traînée de débris, telle une comète».

     

    De plus, par la suite, «la signature spectrale réalisée à l’observatoire de l’université de l’Arizona a révélé des traces sur la naine blanche de calcium, aluminium, silice, magnésium, fer et nickel comme prédit dans la théorie». Ainsi, «ce qui se passe actuellement autour de WD 1145+017 augure de ce qui peut arriver à notre planète et ses voisines» (dans «environ 5 milliards d’années») au cours du déclin du Soleil.

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Core formation and core composition from coupled geochemical and geophysical constraints» ont été publiés dans la revue PNAS, suggère que la Terre se serait accrétée et différenciée dans un environnement plus riche en oxygène qu’on ne le pensait, et plus oxydé que ne l’est le manteau actuel de sorte que l'oxygène manquant aujourd’hui dans le manteau, aurait été entrainé par le fer en fusion vers le centre du globe, lors de la formation du noyau.

     

     

    Rappelons tout d'abord, qu'il y a plus de 50 ans Birch a découvert, «en comparant les vitesses de propagation des ondes sismiques dans le noyau terrestre avec les données expérimentales», que ce noyau «était plus léger que le fer pur». Cette observation pose le problème de l'identification des éléments légers qui entrent dans la composition du noyau et de l'évaluation de leur quantité.

     

    Comme «dans les années 60, Ringwood a montré que le manteau était déficitaire en éléments sidérophiles, c’est-à-dire en éléments chimiques qui aiment s’allier au fer», il a conclut «que ce déficit était l’empreinte de la formation du noyau sur la géochimie du manteau».

     

    En vue de rechercher «les modèles de formation de noyau qui expliquent ces appauvrissements chimiques du manteau», l'équipe responsable de l'étude ici présentée avait pu calculer par «simulation de dynamique moléculaire ab initio» en 2014 «les densités et vitesses de propagations d’ondes dans le noyau métallique fondu en fonction de sa teneur en éléments légers». Maintenant, ce travail combine, pour la première fois, en vue de trouver les conditions de genèse du noyau, les contraintes géophysiques et géochimiques.

     

    Plus précisément, «des expériences en cellule à enclumes en diamants chauffée par laser ont permis de soumettre un mélange d’un liquide silicaté et d’un liquide métallique (représentatifs respectivement du manteau primitif et du noyau terrestre) aux conditions extrêmes de pressions et températures régnant dans les intérieurs planétaires et plus particulièrement dans le manteau terrestre primitif en fusion (océan de magma)».

     

    La quantification du «partage des éléments traces sidérophiles entre métal et silicate» a pu être effectuée grâce aux «analyses réalisées après récupération des échantillons avec les techniques analytiques les plus fines (microscopie à faisceau d’ions focalisés, microscopie à balayage par canon à effet de champs, microsonde haute résolution)».



    La combinaison des deux approches, amène à conclure, «en ne gardant que les modèles de formation et de composition du noyau qui satisfont à la fois la géochimie et la géophysique», que le noyau s’est formé à partir d’un 'océan de magma', «profond d’environ 1500 km et très chaud (4000 °C), mais surtout plus oxydé que le manteau actuel», correspondant à «la partie externe du manteau qui était totalement fondue».

     

    Il résulte de ce scénario, qui va à l’encontre de celui accepté à ce jour partant d'un «manteau très réduit» que «l’oxygène 'en trop' se serait dissout dans le noyau, qui contient donc en plus du fer et du nickel, majoritairement de l’oxygène» et du silicium en proportion appauvrie.

     

     

     


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