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    Une étude, dont les résultats intitulés «Description of a Well Preserved Fetus of the European Eocene Equoid Eurohippus messelensis» ont été publiés dans la revue PLOS ONE, a permis de décrire les restes d'un fœtus vieux de 48 millions d'années (dont des fragments de tissu mou), découverts à l'intérieur d'un fossile d'équidé (un ancêtre ancien du cheval moderne) mis au jour en 2000 sur le site fossilifère de Messel, près de Francfort.

     

    Il semble que la jument soit morte «peu de temps avant le moment où elle aurait dû mettre bas», sans que sa mort ne soit liée à cela. La bonne préservation du fœtus de 12,5 cm de long, «avec quasiment tous les os attachés les uns aux autres» à l'exception du crâne apparemment écrasé, permet de reconstruire son apparence et sa position d'origine.

     

    L'utilisation d'un scanner électronique et des rayons X a fait apparaître «qu'une couche de bactéries avait remplacé la plupart des tissus mous, ce qui est commun dans les autres spécimens découverts dans la région». 

     

    De plus, des «fragments de tissu mou préservés provenant du placenta, ainsi qu'un ligament utérin» ont été également identifiés et il a été constaté «que le système de reproduction observé dans ce fossile correspond largement à celui des juments modernes».

     

     

     


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    Deux études, dont les résultats intitulés «Impact of climate changes during the last 5 million years on groundwater in basement aquifers» et «Timescales of regional circulation of saline fluids in continental crystalline rock aquifers (Armorican Massif, western France)» ont été publiés respectivement dans les revues Scientific reports et Hydrology and Earth System Sciences (HESS), ont permis de retrouver les étapes des grandes variations du climat passé depuis 5 millions d’années à partir de l'analyse, à l’échelle du massif armoricain, des eaux souterraines.

     

    Rappelons tout d'abord que «l'eau de pluie s’infiltre à la surface des sols durant les périodes pluvieuses de l’hiver pour former les nappes d’eau souterraine» dont l'eau, poussée depuis les zones hautes, «se propage ensuite dans les formations géologiques jusqu’à alimenter le réseau des rivières situées dans les niveaux topographiques bas».

     

    Alors que «la partie la plus connue de ces systèmes de circulation, que l’on appelle 'boucles de circulation', est souvent limitée à quelques dizaines de mètres de profondeur que l’eau met quelques dizaines d’années à parcourir», il arrive que, dans certains cas, «l’eau peut parcourir des distances plus longues et rester relativement préservée au sein des roches profondes où le renouvellement est très faible».

     

    Les chercheurs ont analysé à l’échelle du massif armoricain, le taux de salinité des eaux souterraines. Il est ainsi apparu «que la salinité observée au-delà d’une profondeur de 100m» est la 'signature' «laissée par les inondations marines qui ont partiellement recouvert le massif il y a 2 à 5 millions d’années» sur une grande partie de son territoire: en particulier, «l'analyse géochimique détaillée des 12 sites présentant des salinités particulièrement importantes, a permis de confirmer l’origine marine des éléments contenus dans les eaux (Cl, Br, δ34S, δ11B).

     

    Par conséquent, les eaux souterraines du massif armoricain conservent bien la signature, très diluée, des eaux de mer qui se sont infiltrées à trois reprises dans ce massif il y a 2 à 5 millions d’années. La raison pour laquelle les signatures anciennes ont pu être préservées, est qu'aujourd’hui, «le parcours des eaux souterraines est beaucoup moins profond».

     

    Les analyses des gaz dissous dans les eaux sur les 12 sites «ont permis de recalculer la température moyenne des sols lors de l’infiltration de l’eau»: il a été ainsi constaté que «cette température est nettement inférieure à la température actuelle et atteint quasiment zéro degrés pour le forage le plus salé». Il a ainsi été détecté «la présence d’eaux glaciaires qui se sont infiltrées beaucoup plus récemment il y a environ 17 000 ans à la fin de la dernière période glaciaire».



    Ces observations, qui «confortent l’interprétation marine des fluides salés rencontrés ailleurs dans les socles, montrent «dans quelle mesure et à quelle vitesse, le fonctionnement hydrogéologique peut être perturbé par les variations climatiques» et mettent en lumière «la vulnérabilité de la ressource en eau face au changement climatique en cours» en raison de la faible épaisseur des écoulements actuels.

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Observing the overall rocking motion of a protein in a crystal» ont été publiés dans la revue Nature Communications, a permis de montrer pour la première fois, grâce à la combinaison de la cristallographie et de la résonnance magnétique nucléaire (RMN) avec des simulations, que des mouvements résiduels continuent d'animer les protéines au sein d'un cristal et que ce mouvement 'floute' les structures obtenues par cristallographie de sorte que, plus ces mouvements résiduels sont amortis, meilleur est l'ordre cristallin.

     

    Rappelons tout d'abord que «la cristallographie aux rayons X permet de connaître la structure tridimensionnelle d'une molécule, donc de comprendre son fonctionnement et potentiellement d'exploiter ces connaissances pour, par la suite, moduler son activité, notamment en vue d'un usage thérapeutique ou biotechnologique». Cette méthode est ainsi «la plus prolifique pour la détermination de structures de protéines».

     

    Cependant, «la qualité d’une structure cristallographique dépend du 'degré d’ordre' dans le cristal»: en effet, plusieurs milliers de milliards de protéines, qui «mesurent en général quelques nanomètres» doivent «s’agencer parfaitement, et en trois dimensions, pour constituer un réseau cristallin bien ordonné», mais, parfois, «des cristaux pourtant macroscopiquement parfaits déçoivent une fois irradiés par les rayons X, frustrant ainsi la caractérisation structurale».

     

    Pour expliquer ce paradoxe, l'hypothèse de l'existence de mouvements d’ensemble des protéines cristallisées a été avancée sans que, jusqu'ici, cette supposée dynamique résiduelle lente n’ait «été directement observée dans un cristal». Ce n'est plus le cas, désormais, grâce à l' étude ici présentée qui a utilisé «une approche multi-technique, combinant la spectroscopie par RMN à l’état solide, les simulations de dynamique moléculaire, et la cristallographie aux rayons X».

     

    La RMN du solide a ainsi permis de mesurer «la dynamique d’une protéine modèle, l’ubiquitine, dans trois de ses formes cristallines», ce qui a fait apparaître «que même cristallisées, les protéines restent animées de légers mouvements résiduels», qui «sont d’autant moins amortis que le cristal est moins compact».

     

    De leur côté, les données cristallographiques, relatives à ces trois types de cristaux, indiquent également «que plus le cristal est compact, et mieux il diffracte (et donc mieux on peut déterminer la structure des protéines qui le compose)».

     

    Enfin, les simulations de dynamique moléculaire, réalisées pour chacune des trois formes cristallines afin de «reconstituer le mouvement des protéines dans ces réseaux cristallins», suggèrent «qu’au sein des cristaux, les protéines tournent sur elles-mêmes de quelques degrés, à l’échelle de la microseconde» en une sorte de 'balancements' d’autant plus marqués que le cristal est peu compact, ce qui est «en accord avec les mesures de RMN».

     

    Cette étude, qui «contribue à mieux comprendre l'impact des mouvements moléculaires lents sur la qualité des structures cristallographiques» et «plus généralement la dynamique des molécules à l’échelle atomique», explique en partie «pourquoi certains cristaux, quoique macroscopiquement 'beaux', se révèlent vides d’information une fois étudiés par cristallographie».

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «The vertebrate fauna of the upper Permian of Niger—IX. The appendicular skeleton of Bunostegos akokanensis (Parareptilia: Pareiasauria)» ont été publiés dans la revue Journal of Vertebrate Paleontology, a permis de faire apparaître que Bunostegos akokanensis, un reptile herbivore primitif avec un crâne bosselé et une carapace osseuse au bas du dos, qui vivait il y a 260 millions d’années (soit une bonne dizaine de millions d'années avant le temps des dinosaures), est le premier animal répertorié à s'être déplacé sur terre en marchant véritablement, car au Permien supérieur les animaux terrestres apparentés connus se déplaçaient par reptation ou en rampant.

     

    C'est une nouvelle analyse des os fossilisés de Bunostegos akokanensis, dont un spécimen a été découvert en 2003 dans la formation de Moradi (nord-ouest du Niger), qui a abouti à cette conclusion. En effet, les os des pattes antérieures de cet animal de la taille d’une petite vache, laissent penser qu’il devait se déplacer en marchant à la façon de celle-ci ou d’un hippopotame.

     

    Le caractère «précoce et inhabituel de la locomotion adoptée par Bunostegos» peut s'expliquer par son environnement, car, à ce moment-là, le Niger, qui «faisait partie du supercontinent La Pangée», était «comme aujourd’hui un endroit aride où les plantes et les sources d’eau étaient rares et espacées» de sorte que, pour survivre dans ces conditions, la marche à quatre pattes semble la plus adaptée, en permettant «de longs trajets entre chaque repas».

     

    Ce moyen de locomotion des quadrupèdes, qui a été inventé «de façon indépendante chez les reptiles et mammifères, plusieurs fois au cours de l’histoire», a d'ailleurs pu être adopté par d'autres animaux au cours du Permien supérieur.

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «3D RuO2 Microsupercapacitors with Remarkable Areal Energy» ont été publiés dans la revue Advanced Materials, a abouti élaborer un matériau d'électrode qui permet aux condensateurs électrochimiques de se rapprocher des résultats des batteries, sans pour autant perdre leurs avantages.

     

    Rappelons tout d'abord, que «les micro-supercondensateurs développés depuis une dizaine d'années pour constituer «une alternative intéressante aux micro-batteries en raison de leur puissance élevée et de leur longue durée de vie» n'ont pas trouvé jusqu'ici d'applications concrètes, car «leur faible densité d'énergie, c'est-à-dire la quantité d'énergie qu'ils peuvent emmagasiner sur un volume ou une surface donnés, ne leur permet pas d'alimenter durablement des capteurs ou des composants électroniques».

     

    Désormais, cette situation devrait changer puisque l'étude ici présentée est parvenue «en alliant le meilleur des micro-supercondensateurs et des micro-batteries» à «mettre au point un matériau d'électrode qui permet à ces condensateurs électrochimiques de se rapprocher des résultats des batteries, sans pour autant perdre leurs avantages».

     

    En l'occurrence, cette nouvelle électrode, constituée d'une structure en or extrêmement poreuse dans laquelle de l'oxyde de ruthénium a été inséré, a été «synthétisée par un procédé électrochimique» (notons que ces matériaux onéreux «restent ici utilisables, car la taille des composants est de l'ordre du millimètre carré»).

     

    Comme elle a servi «à fabriquer un micro-supercondensateur d'une densité d'énergie de 0,5 J/cm², soit environ 1000 fois celle des micro-supercondensateurs existants», et donnant «un résultat très proche des caractéristiques des micro-batteries Li-ion actuelles», il apparaît que de tels micro-supercondensateurs avec leur densité d'énergie nouvelle, «leur longue durée de vie, leur forte puissance et leur tolérance aux écarts de température», pourraient «enfin être utilisés sur des microsystèmes embarqués autonomes et intelligents».

     

     

     


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