• Zoologie: chez le ver nématode Mesorhabditis belari, les mâles servent uniquement à aider les femelles à produire des clones d’elles-mêmes! ____¤201903

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Males as somatic investment in a parthenogenetic nematode» ont été publiés dans la revue Science, a permis d'en apprendre plus sur le ver Mesorhabditis belari dont les mâles servent uniquement à aider les femelles à produire des clones d’elles-mêmes.

     

    Relevons tout d'abord que le jeune biologiste Victor Nigon présentait, en 1949, «dans son travail de thèse ses observations sur la reproduction de diverses espèces de nématodes, des petits vers ronds vivant dans les sols» parmi lesquels «le ver Mesorhabditis belari chez qui les rares mâles présents dans la population sont nécessaires à la reproduction bien que le matériel génétique des spermatozoïdes soit rarement utilisé par l’ovule», car le plus souvent «l'embryon qui se développe donne naissance à une femelleclone de sa mère».

     

    Pour sa part, l'étude ici présentée, «soixante-dix années plus tard», confirme «les premières observations de Victor Nigon», tout en notant «que dans les 9 % des cas où le matériel génétique est utilisé après fécondation, l’embryon donne naissance à un mâle» de sorte que «les mâles ne peuvent disséminer leurs gènes qu’à leurs fils». Il en ressort que M. belari représente «un cas unique, où les mâles n’ont pas de contribution génétique, et peuvent être vus comme une simple extension des femelles pour les aider à démarrer le développement de leurs œufs».

     

    En fait, «si les mâles ne servent pas à disséminer les gènes de leur mère, alors il faut qu’ils servent au moins à ce que la mère produise le plus de descendants possibles», ce qui n’est possible seulement «si les fils qu’une femelle produit aident ses propres filles à produire un grand nombre d’embryons». Autrement dit, il en est ainsi «si les mâles fécondent préférentiellement leurs sœurs».

     

    L'étude a ensuite cherché à expliquer, en «utilisant la 'théorie des jeux'», pourquoi la proportion de 9 % de mâles a «été retenue au cours de l’évolution, et non 2 % ou 20 % par exemple». Il est alors apparu «que produire 9 % de mâles était une stratégie évolutivement stable : cette quantité est suffisante pour s’assurer qu’un maximum de descendantes femelles soient produites, sans pour autant gaspiller trop de ressources dans la production de mâles dont les gènes n’ont aucun avenir».

     

    Rappelons ici qu'au «contraire de la sexualité, où des individus de sexe mâle permettent le brassage génétique avec les femelles», l'asexualité «est un mode de reproduction où des espèces composées uniquement de femelles produisent des clones d’elles-mêmes». Ainsi, «M. belari présente un cas nouveau, où des mâles peuvent être utiles à la reproduction des femelles, même sans brassage génétique». Il reste désormais à «comprendre comment un tel mode de reproduction a pu émerger» et à tester «la stabilité de l’espèce M. belari via l’étude de son génome».

     

     


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