• Zoologie: chez les fourmis sauteuses indiennes, lorsque la reine disparaît, ces fourmis en choisissent une nouvelle parmi leurs ouvrières, qui subit des changements réversibles!____¤202104

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Reversible plasticity in brain size, behaviour and physiology characterizes caste transitions in a socially flexible ant (Harpegnathos saltator)» sont publiés dans la revue Proceedings of the Royal Society B, révèle que, chez les fourmis sauteuses indiennes lorsque la reine disparaît, ces fourmis en choisissent une nouvelle parmi leurs ouvrières, qui subit alors des changements étonnants qui peuvent être réversibles si la nouvelle reine est déchue.

     

    Relevons tout d'abord que chez les fourmis, toutes les fourmis femelles sont stériles sauf la reine et que, quand celle-ci meurt, «la colonie disparaît généralement avec elle». Pour sa part, l'étude ici présentée indique que les fourmis sauteuses indiennesHarpegnathos saltator, de leur nom scientifique») «s'organisent un peu différemment».

     

    Concrètement, «lorsque leur reine meurt, les autres fourmis organisent de drôles de compétitions»: au cours d'une période qui «peut durer jusqu'à 40 jours», ces fourmis «se piquent les unes les autres, rapidement, avec leurs antennes» avec «pour objectif de fixer les rapports de force» entre elles puisque «la fourmi qui en sort vainqueur prend la place laissée vacante sur le trône».

     

    Il en découle que «pour pouvoir pondre, l'ouvrière devenue reine voit ses ovaires se dilater» tandis que son cerveau «rétrécit jusqu'à 25 %». En outre, «elle arrête de produire du venin et change de comportement» car «elle se cache des intrus et arrête de chasser». Cette étude met surtout en évidence «que les fourmis sauteuses indiennes peuvent ensuite remettre en cause l'autorité de leur reine».

     

    Ainsi, en isolant certaines de ces fourmis nouvelles reines puis en les réintroduisant dans leur colonie, il est apparu que pendant l'isolement, leur fertilité a semblé diminuer et que «de retour chez elles, elles ont été immédiatement mises aux arrêts par des fourmis ouvrières». Il s'agit, selon l'étude, d'une façon «d'éviter que la colonie se retrouve à devoir composer avec plusieurs fourmis reproductrices».

     

    En fait, «le stress de cette mise à l'écart provoquerait, chez la fourmi, une cascade de changements chimiques destinés à refaire d'elle une ouvrière en seulement un ou deux jours» de sorte que «ses ovaires rétrécissent», son cerveau repousse, et qu'elle «recommence à produire du venin».

     

    Cependant «si ce type de plasticité a déjà été observé chez des oiseaux, par exemple, qui gagnent puis perdent plusieurs dizaines de milliers de neurones en fonction des saisons (de reproduction ou non)», il n'avait jamais été observé chez des insectes.

     

     


    Tags Tags : , , , , , , , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :