• Zoologie: des expériences menées sur des singes titis sauvages indiquent comment ils produisent et perçoivent les informations encodées dans les séquences de leurs cris!____¤201905

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Titi monkeys combine alarm calls to create probabilistic meaning» ont été publiés dans la revue Science Advances, a analysé, grâce à une série d’expériences menée sur des singes sauvages au Brésil, comment les singes titis (*) produisent et perçoivent les informations encodées dans les séquences leurs cris d’alarme.

     

    Relevons tout d'abord que «le singe titi est un modèle intéressant car il peut combiner deux cris d’alarme (le cri A et le cri B) en séquences qui varient non seulement selon le type de prédateur (aérien ou terrestre), mais aussi selon la localisation du prédateur (au sol ou dans la canopée)».

     

    Dans le cadre de l'étude ici présentée, différents prédateurs empaillés ont été placés au sol ou dans la canopée et les séquences de cris que les singes émettaient lorsqu’ils apercevaient ce prédateur ont été enregistrées. Ces cris ont été ensuite 'joués' aux singes et il a été observé «comment ils réagissaient, afin de comprendre quelles informations les singes percevaient dans ces séquences et comment ils les extrayaient».

     

    Au bout du compte, «l’étude confirme que les singes titis encodent, dans leur séquence, des informations sur le type et la localisation des prédateurs et que les singes qui entendent ces séquences comprennent ces informations». Il s'agit ici de mécanismes impliqués dans la transmission de ces informations qui «n’ont été décrits chez aucune autre espèce animale à ce jour».

     

    Concrètement, «les singes titis utiliseraient plusieurs combinaisons de deux cris B dans une même séquence pour signaler un prédateur terrestre au sol», tandis qu'une séquence «ne comprenant que peu de combinaisons de deux cris B ferait référence à un prédateur aérien dans la canopée» puisque «la réaction des singes qui écoutent ces séquences est tout à fait appropriée: moins il y a de combinaisons de deux cris B dans la séquence, plus ils regardent en l’air, comme s’ils cherchaient un prédateur aérien dans la canopée; plus il y a de combinaisons de deux cris B dans la séquence, plus ils regardent vers le haut-parleur, comme s’ils cherchaient un prédateur terrestre au sol».

     

    En outre, l’étude laisse penser que «les singes titis transmettraient des informations sur les événements extérieurs de façon probabiliste, c’est-à-dire que la proportion de combinaison de cris transmettrait une information graduée à propos d’événements qu’un humain pourrait qualifier de catégoriques et que les receveurs y répondraient aussi de façon graduée».

     

    Plus précisément, «bien que la plupart des éléments de notre environnement soient gradués, l’humain les classe en catégories»: par exemple, «les couleurs d’un arc-en-ciel forment un continuum qui va du rouge au violet, mais les humains perçoivent sept bandes de couleurs» de sorte qu'une «information graduée (la couleur des arcs-en-ciel) est perçue de façon catégorique par les humains».

     

    De ce fait, l'exemple des singes titis suggère qu’il est peut-être trop anthropomorphique de chercher à étudier la communication catégorique chez des animaux: en effet, ce mécanisme probabiliste est peut-être «plus répandu que l’on ne l’imagine, ce qui expliquerait pourquoi nous avons du mal à comprendre les systèmes de communication non-humains» lorsqu'ils sont étudiés avec une approche catégorique. S'il en est ainsi, ce système probabiliste constituerait «peut-être l’ancêtre de la communication catégorique de l’humain».

     

     

    Lien externe complémentaire (source Wikipedia)

    (*) Callicebus (Singes titis)

     

     


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