• Zoologie: des gènes, identifiés grâce aux génomes de 73 chimpanzés et bonobos, suggèrent que les ressources disponibles ont contribué à l'évolution des bonobos!____¤202012

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Comparative analyses of the Pan lineage reveal selection on gene pathways associated with diet and sociality in bonobos» sont publiés dans la revue Genes, Brain and Behavior, a permis, en analysant les génomes de 73 chimpanzés et bonobos, de découvrir entres choses des gènes liés à la production d'amylase pancréatique, une enzyme décomposant l'amidon qui serait liée à une plus grande consommation de céréales et qui témoigne que l'alimentation et les ressources disponibles, ont eu un impact certain sur l'évolution des bonobos.

     

    Relevons tout d'abord que «les chimpanzés et les bonobos sont fascinants parce qu'ils sont très, très étroitement liés génétiquement» alors qu'ils «ont d'énormes différences de comportement». En fait, «ces primates ont divergé en espèces distinctes il y a quelque 1,7 million d'années, lorsque leurs ancêtres ont été séparés par le fleuve Congo (majoritairement situé dans la République démocratique du Congo)».

     

    Comme à partir de là, notamment, leurs régimes alimentaires et leurs comportements sexuels se sont éloignés, une hypothèse a été avancée qui stipule «que les écologies d'alimentation seraient la clé de la divergence comportementale entre les deux espèces»: ainsi, «une nourriture plus abondante pour les bonobos leur aurait permis de se nourrir davantage ensemble, les femelles développant alors des liens plus solides pour contrer la domination des mâles» et, dans la foulée, «l'accouplement avec des mâles moins agressifs aurait conduit à une 'autodomestication'».

     

    Actuellement, «les sociétés des bonobos sont matriarcales, tandis que celles des chimpanzés sont patriarcales» et «leur relation aux rencontres et aux conflits diffère également»: ainsi, «quand les chimpanzés sont plutôt agressifs envers des groupes inconnus d'autres chimpanzés (agressivité pouvant aller jusqu'à la mort de l'adversaire), les bonobos sont généralement pacifiques devant de nouveaux bonobos».

     

    Alors que cette espèce est «connue pour son utilisation de l'accouplement pour apaiser les tensions» et que «les liens féminins forts entre les bonobos peuvent en partie être médiés par leurs comportements homosexuels», les données de cette étude «suggèrent qu'il se passe quelque chose d'intéressant dans les voies des bonobos pour l'ocytocine, la sérotonine et la gonadotrophine», trois molécules «respectivement impliquées dans la promotion des liens sociaux, la modulation de l'agression, et le comportement sexuel».

     

    En fin de compte, comme «ces primates partagent environ 99 % de leur ADN avec l'humain», la compréhension des mécanismes physiologiques sous-jacents aux différences de comportement des chimpanzés et des bonobos peut «donner des informations sur les gènes sous-jacents à nos propres comportements». De ce fait, cette étude recommande que «de futures recherches se penchent sur les trois voies indiquées plus haut afin, entre autres, de saisir pourquoi les bonobos résolvent les conflits au lieu de se battre».

     


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