• Zoologie: des gènes impliqués dans l'agressivité et la domestication ont été identifiés chez des renards évoluant dans le cadre d'une expérience sur le processus d'apprivoisement! ____¤201808

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Red fox genome assembly identifies genomic regions associated with tame and aggressive behaviours» ont été publiés dans la revue Nature Ecology & Evolution, a permis de découvrir des gènes impliqués dans l'agressivité et la domestication à partir d'une expérience sur des renards, débutée il y a soixante ans en vue de mieux comprendre le processus d'apprivoisement.

     

    Précisons tout d'abord que «l'histoire commence en 1959, quand le biologiste russe Dmitri Beliaïev décide de tester expérimentalement sa théorie sur le processus de transformation du loup sauvage en un chien docile» (*) selon laquelle «la génétique joue un rôle plus important que la socialisation apprise au contact des humains».

     

    L'expérience, qui se déroule «dans une ferme d'élevage en Russie», a consisté à choisir «parmi des renards roux (appelés aussi renards communs ou renards rouges) ceux qui étaient les moins agressifs envers l'Homme», cette sélection étant répétée «à chaque nouvelle génération, pendant près de soixante ans».

     

    Il a été constaté que «dès la dixième génération, quelques chiots remuaient leur queue comme des chiens en présence d'êtres humains, même quand il n'y avait pas de nourriture en jeu» indiquant ainsi qu'ils «étaient juste heureux de voir des humains». Maintenant, «les 500 couples du groupe sont tous à l'aise en présence d'Hommes, même s'ils ne sont pas aussi bien domestiqués que les chiens».

     

    En outre, selon la même méthodologie, «un groupe de renards agressifs et un groupe témoin (composé de renards choisis au hasard)» ont été créés en parallèle. Dans ce contexte, l'étude ici présentée a «décrypté le génome de 10 renards de chacun des trois groupes».

     

    Au bout du compte, «103 zones génétiques impliquées» ont été identifiées et il est apparu qu'un gène, dénommé SorCS1, «a un effet sur le comportement, rendant les renards plus dociles», puisque «plus de 60 % des animaux 'domestiqués' (y compris ceux du groupe témoin) partageaient la même variante du gène SorCS1, une variante totalement absente chez les renards agressifs».

     

    Surtout, «selon l'étude, certaines des zones génétiques identifiées chez le renard correspondent chez l'Homme à l'autisme et aux troubles bipolaires, ou encore au syndrome de Williams-Beuren, une maladie génétique rare notamment caractérisée par une hyper-sociabilité».

     

    Lien externe complémentaire (source Wikipedia)

    (*) Dmitri Beliaïev

     

     


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