-
Zoologie: des mécanismes génétiques associés à la domestication du lapin ont été mis en lumière!____¤201409
Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Science, a permis de mettre en lumière des mécanismes génétiques associés à la domestication du lapin.
Du fait que les gènes les plus touchés par ces modifications «sont ceux qui sont impliqués dans le développement du cerveau et du système nerveux», cette analyse prouve que «la domestication d'un animal a des effets mesurables au plus profond de son ADN».
«Contrairement au chien qui est le meilleur ami de l'homme depuis 15.000 ans au moins», la domestication du lapin aurait démarré il y a 1400 ans environ dans des monastères du Sud de la France.
À l'époque, des 'laurices', «c'est-à-dire (accrochez-vous) des fœtus de lapereaux (ou de lapereaux nouveaux nés)» étaient consommés entiers durant les périodes de Carême, car, pour l'église catholique, «ces embryons de lapins, flottant dans leur liquide amniotique, n'étaient pas considérés comme de la viande, mais plutôt comme du... poisson».
Or, en raison de sa domestication récente, il est encore possible de trouver des lapins sauvages afin de comparer leur patrimoine génétique à celui des animaux d'élevage, alors que ce n'est pas le cas pour les vaches, les chèvres ou les poules, «que l'on ne trouve plus, aujourd'hui, que dans les élevages».
Plus précisément, tout le génome d'un lapin de laboratoire a d'abord été séquencé et les 3 milliards de paires de bases obtenues ont été comparées aux génomes de lapins de six races domestiques et de 14 individus sauvages.
Il est alors apparu que la domestication a modifié «par petites touches les zones qui régulent certains gènes de l'animal», les gènes les plus touchés étant «ceux qui sont impliqués dans le développement du cerveau et du système nerveux»: ainsi, la capacité du lapin domestique «à demeurer en alerte et à se carapater à toute vitesse au moindre signe d'alerte s'en trouve affectée».
Alors que «l'aptitude à prendre la fuite est indispensable à la survie des lapins et des lièvres dans un milieu naturel où la mort peut fondre du ciel (rapaces) comme jaillir d'un buisson (renards)», elle n'est plus sélective pour «un animal vivant dans une cage à l'abri des prédateurs».
Il en découle que les gènes codant pour ces prédispositions ont été moins sélectionnés de sorte que progressivement, «de nombreuses mutations génétiques à petits effets ont progressivement inhibé cette aptitude au fil de la domestication de l'animal».
Par ailleurs, si une baisse de la diversité génétique a été constatée chez les lapins domestiqués, on peut souligner que le lapin est un animal qui présente encore «une grande diversité génétique, qu'il soit sauvage ou domestique».
Tags : Zoologie, génétique, biologie, 2014, Science, génome, gènes, ADN, paires de bases, mutations, domestication, lapins, embryon, cerveau, système nerveux
-
Commentaires