• Zoologie: deux espèces de limaces de mer sont capables de s'auto-régénérer en à peine quelques semaines à partir d’une tête décapitée!____¤202103

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Extreme autotomy and whole-body regeneration in photosynthetic sea slugs» sont publiés dans la revue Current Biology, a pu constater que deux espèces de limaces de mer sont capables de s'auto-régénérer en à peine quelques semaines à partir d’une tête décapitée.

     

    Concrètement, cette découverte a eu lieu par hasard. Un jour, une tête de limace sacoglosse (une famille de mollusques) a été observée «se baladant toute seule» dans l'aquarium du laboratoire. Alors que les auteurs de l'étude pensaient «qu'en l'absence de cœur et d'autres organes importants, la limace allait mourir rapidement», l'animal a pu faire «repousser tout son corps y compris le cœur, les reins, les intestins et les organes reproducteurs».

     

    Plus précisément, «au bout de quelques heures, la tête coupée a commencé à se nourrir d'algues» de sorte qu'après 7 jours, le cœur avait repoussé et, que, en trois semaines, «le corps tout entier était régénéré». En ce qui concerne l'autre partie du corps abandonné, il est apparu qu'il «ne repousse jamais mais peut bouger encore pendant plusieurs jours, voire des mois» en se rabougrissant progressivement pour finir par se décomposer.

     

    Cette découverte d'auto-décapitation est sans précédent, «bien que l'autotomie (le fait de se séparer volontairement d'une partie de son corps, comme les lézards abandonnant leur queue pour échapper à un prédateur) soit relativement courante dans le monde animal». D'ailleurs, ici, ce comportement ne semble pas pouvoir être «un moyen d'échapper à un prédateur car le processus prend plusieurs heures».

     

    En réalité, selon l'étude, le corps 'détachable' de cette limace de mer pourrait être «un moyen radical mais efficace de se débarrasser des parasites» qui peuvent altérer sa capacité de reproduction, puisque «dans un lot de limaces de mer E. atroviridis capturées à l'état sauvage, les quelques-unes qui avaient abandonné leur corps» étaient «parasitées par des copépodes (des petits crustacés de quelques millimètres de longueur)». Ce ne serait donc pas «une autotomie à proprement parler», mais une autolyse.

     

    Cette hypothèse de l'autolyse est soutenue par le fait qu'on observe, en examinant ces limaces de près, «une légère rainure à l'arrière de la tête qui semble fonctionner comme une zone de 'pré-séparation', un peu comme les dentelures des timbres-poste, que les limaces peuvent activer lorsque l'infection aux parasites devient nuisible».

     

    D'après cette étude, la capacité de régénération de ces limaces de mer semble découler du fait que, par exemple, «l'espèce Elysia marginata soit capable d'incorporer dans son organisme les chloroplastes des algues dont elle se nourrit, un phénomène nommé kleptoplastie». En effet, de précédentes études ont montré que ces chloroplastes ingérées par ces limaces de mer,qui «constituent chez la plante une sorte de 'mini usine énergétique', où l'énergie lumineuse est transformée en matière organique», ne sont «que partiellement digérées et survivent plusieurs semaines, voire plusieurs mois, dans l'organisme de l'animal (ce qui leur donne au passage leur jolie couleur verte)» de sorte que ces limaces seraient «capable d'effectuer une sorte de photosynthèse pour régénérer leurs organes manquants».

     

    Néanmoins, l'étude souligne que ce processus ne réussit pas à tous les coups, puisque «sur 39 limaces ayant perdu leur corps, seules 13 ont survécu en reformant des organes», les têtes des limaces les plus âgées ayant arrêté de se nourrir ce qui a abouti à leur mort «au bout de 10 jours».

     

     

     


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