• Zoologie: l'étude génétique de la domestication des chèvres et des moutons constitue un premier pas en vue de caractériser les bases génétiques du 'syndrome de domestication'!____¤201803

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Convergent genomic signatures of domestication in sheep and goats» sont publiés dans la revue Nature Communications, a permis, en comparant les modifications de génomes lors de deux processus de domestication indépendants (chèvre et mouton), d'effectuer un premier pas vers la caractérisation des bases génétiques à l'origine des changements constitutifs de ce que l'on appelle le 'syndrome de domestication'.

     

    Soulignons tout d'abord que «la domestication est un tournant majeur de l'évolution de l’humanité qui a conduit à l'émergence de l'agriculture au cours du Néolithique». Il en résulte de manière remarquable que «les animaux domestiques se distinguent des espèces sauvages dont ils sont issus par des modifications morphologiques, comportementales et physiologiques souvent similaires».

     

    Alors que, jusqu'ici, «l’existence de bases génétiques communes à différents processus de domestication» restait inexplorée, l'étude ici présentée «a utilisé les histoires de domestication parallèles chez la chèvre et le mouton» pour étudier ce phénomène.

     

    Rappelons ici que «leurs ancêtres sauvages, l’aegagre (*) et le mouflon (**) asiatique ont été domestiqués il y a environ 10 500 ans dans une même zone du Moyen Orient où ils vivent toujours (Est de la Turquie et Ouest de l’Iran)» et qu'ensuite «les humains ont propagé chèvres et moutons à travers le monde, par-delà leur aire de répartition naturelle» de sorte qu'il est possible «d'étudier les changements génomiques liés à la domestication dans différents environnements et systèmes d’élevage». Ainsi, «les génomes de plus de 140 individus sauvages et domestiques issus de races locales, traditionnelles et améliorées» ont pu être séquencés.

     

    Grâce à la comparaison des séquences d’ADN, «une quarantaine de régions différentiant les génomes domestiques des génomes sauvages» a pu être identifiée «pour chaque couple d’espèces (chèvre/aegagre et mouton/mouflon)». Les régions génomiques en question «contiennent des gènes impliqués dans le fonctionnement du système nerveux ou de la réponse immunitaire, ou liés à des caractères d’intérêt agronomique (pelage, viande, lait, reproduction)».

     

    La découverte essentielle «est que 20 de ces régions sont communes aux chèvres et aux moutons, mais que les mécanismes de leur différenciation sont, dans plusieurs cas, différents selon les espèces». Ce résultat, qui remet en cause «une vision simpliste des effets de la domestication sur les génomes via des processus sélectifs uniformes et ciblant des réseaux géniques relativement circonscrits», suggère «que bien que les mêmes régions génomiques aient pu jouer un rôle clé dans des processus de domestication indépendants, les mécanismes précis à l’origine de modifications de caractères morphologiques ou physiologiques similaires ont pu être différents».

     

    Ce premier pas «vers la compréhension des mécanismes génétiques responsables du syndrome de domestication» conduit à poursuivre cette recherche avec «un plus large ensemble d’espèces» pour «préciser les scénarios évolutifs impliqués, par exemple en distinguant les régions sélectionnées involontairement au début de la domestication de celles sélectionnées ultérieurement pour améliorer intentionnellement des caractères d’intérêt».

     

     

    Lien externe complémentaire (source Wikipedia)

    (*) Capra aegagrus

    (**) Mouflon 

     

     


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