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Zoologie: la rétine de certaines baleines ne possède pas de cellules photosensorielles coniques fonctionnelles contrairement aux autres mammifères!____¤201611
Une étude, dont les résultats intitulés «Evolutionary loss of cone photoreception in balaenid whales reveals circuit stability in the mammalian retina» ont été publiés dans la revue Journal of Comparative Neurology, révèle que la rétine de certaines baleines ne possède pas de cellules photosensorielles coniques fonctionnelles contrairement aux autres mammifères, dont la rétine est ordinairement composée de deux types de cellules photosensibles: les bâtonnets (utiles pour la vision dans l'obscurité) et les cônes (pour la vision de jour et des couleurs).
Notons tout d'abord que «l'homme possède une vision trichromatique (car trois canaux restituent la lumière) grâce à plusieurs gènes codant pour des protéines nommées opsines» et que, pour leur part, les baleines «n'en possèdent qu'un, ce qui leur confère une vision monochromatique, comme cela a déjà été observé chez les amphibiens ou quelques poissons abyssaux, leur faisant distinguer moins de couleurs que l'homme».
C'est en comparant les yeux des baleines avec ceux d’autres mammifères tels que les taureaux, qu'il est apparu «que certaines espèces de baleines comme les baleines franches, les baleines noires ou les baleines boréales avaient 'perdu' la photoréception normalement transmise par les cônes» de sorte que leur vision serait «assurée principalement par les bâtonnets». C'est la première fois que «l’existence d’un taxon possédant des bâtonnets monochromatiques» est prouvée.
Cependant, il a été constaté, «après séquençage de l’ARN (Acide Ribonucléique) et de nombreuses observations au microscope électronique», que les cônes non-fonctionnels n'ont pas disparu et que «le circuit rétinien demeurait intact et très stable, malgré cette modification».
L'étude considère que «ce dysfonctionnement est totalement naturel et ne serait pas dû à des perturbations extérieures (pollution, attaques etc.) et qu'il «se pourrait même qu'il s'agisse d'une adaptation améliorant la vue scotopique (dans l'obscurité) et la capacité à détecter les contrastes lorsque les baleines chassent leurs proies».
Néanmoins, les baleines en question «pourraient être gênées lorsqu’elles remontent en surface pour respirer à cause de la luminosité, ou encore, plus grave, être mises en difficulté pour éviter les bateaux et filets de pêche».
Tags : Zoologie, génétique, neurologie, 2016, Journal of Comparative Neurology, mammifères, baleines, vision, yeux, rétine, bâtonnets, cônes, protéines, opsines
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